Tout le monde, au Caire et dans les autres villes du pays, s’attendait au départ de Moubarak et l’information s’était répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Le patron de la CIA, Leon Panetta, était tellement persuadé du départ de Moubarak qu’il s’exprima devant le congrès américain pour dire que « ce n’était qu’une question d’heures ». A la Maison-Blanche, après le discours de Moubarak, l’équipe d’Obama est restée de longues minutes tétanisée devant l’écran de télévision. La surprise était totale. Comment répondre à ce camouflet ?
Après quelques heures de réflexion, en début de soirée, Obama a donné sa réponse via un communiqué, dont voici le résumé : « Beaucoup trop d’égyptiens ne sont pas convaincus par la volonté du gouvernement de faire la transition vers un régime démocratique. C’est la responsabilité du gouvernement égyptien de s’exprimer avec clarté face au peuple et au monde entier. Pour le moment, cela n’a pas été fait. » Vous remarquerez que Barack Obama évite soigneusement de prononcer le nom de Moubarak.
De nombreux analystes et même des officiels américains estiment aujourd’hui que la marge de manœuvre d’Obama est réduite et inefficace auprès des autorités égyptiennes. Obama doit aussi subir la pression de ses alliés, Israël d’un côté et l’Arabie Saoudite de l’autre, qui craignent le changement en Egypte.
La position d’Obama est difficile. Soit il durcit le ton et son action et les Etats-Unis passeront de nouveau pour des impérialistes en se mettant à dos tout le Moyen-Orient, soit Obama continue ses discours « mou du genou » et le statut quo règnera au sommet de l’état égyptien tandis que la rue sera à feu et à sang…