En 2008, l’écrivain et enseignant François Bon a fondé la maison d’édition Publie.net, exclusivement dédié au livre numérique. Son chiffre d’affaires est aujourd’hui équivalant à celui de la maison d’édition numérique de Gallimard ! «Ce n’est pas le livre qui change, ce sont nos usages», explique François Bon, venu parler des transformations qui bouleversent le monde de l’édition lors de la Journée du livre numérique, organisée à Bruxelles par la Communauté française. Erudit, passionné, il est actuellement l’un des piliers de l’innovation en matière d’édition numérique. Enseignant à l’Ecole Nationale Supérieure de Paris et écrivain prolixe, il a fondé sa propre maison d’édition en 2008.
Publie.net propose à ce jour près de 360 livres numérisés, principalement issus de la littérature contemporaine mais aussi de la poésie et des essais. Organisé comme une coopérative, Publie.net vend les œuvres au prix de 5,99 euros maximum, la moitié des recettes étant versée aux auteurs. Alors que le marché de l’édition traditionnelle se fragilise, de plus en plus de petites structures de ce type voient le jour.
Il y eut jadis la tablette d’argile, le papyrus, le rouleau, le codex, le livre, l’imprimé, voici désormais la tablette numérique. Les supports changent, le contenu demeure. A chaque fois, ces mutations culturelles provoquent un regain d’activité littéraire. Rabelais a profité de l’élan de l’imprimerie au XVesiècle. Flaubert ou Stendhal ont bénéficié de la vague de la presse-feuilleton pour installer la mode du roman réaliste au XIXesiècle. «On n’a jamais autant publié de livres qu’aujourd’hui», constate François Bon. Le livre numérique est-il en passe de tuer le livre ? Le support peut-être, la littérature certainement pas. Il pourrait revigorer le marché de la littérature en remettant la lecture au goût du jour.
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