Sophie Poux, productrice de lait
«La situation ainsi que celle de mes collègues producteurs de lait s'est encore dégradée. L'envolée du prix des matières premières et la hausse des charges fragilisent davantage nos exploitations. Ce début d'année 2011 est pire que celui de 2010», indique-t-elle.
Le Parti socialiste soutient la régulation publique des marchés alimentaires agricoles. La régulation permet d’assurer des prix suffisamment stables et rémunérateurs pour les agriculteurs. Le PS propose que l’intervention des pouvoirs publics sécurise les prix et évite leur volatilité grâce à des moyens efficaces : quotas, droits à produire, stockage public ou privé.
Martine Millet, infirmière
Le président de la République avait promis de venir la voir au service des urgences de l’hôpital Victor-Dupouy d’Argenteuil (Val-d’Oise) où elle travaille depuis dix-huit ans. Pendant l'émission, Martine Millet avait alerté Nicolas Sarkozy sur «les difficiles conditions d’accueil dans son service» : «un an après, la situation s'est encore aggravée, des gens soignés ou qui dorment dans les couloirs, sans intimité. Là, on parle de supprimer notre service de radiothérapie, de réformer les urgences la nuit».
Les socialistes dénoncent cette politique de restriction des moyens qui se traduit concrètement par le non accueil de certains patients. Alors que s'annonce la suppression de 3 à 4000 postes sur la période 2010-2014, cette crise démontre une fois de plus les effets pervers de la tarification à l’activité et de la volonté d'aligner le secteur public sur le secteur privé, alors que leurs contraintes ne sont pas les mêmes.
Les personnels hospitaliers n'ont pas besoin de la compassion de leur ministre ou des visites de courtoisie du Président de la République. Ils ont besoin de moyens leur permettant d'exercer leur mission avec la qualité et la réactivité nécessaires, là où des vies sont en jeu.
Didier Gavelle, retraité
Didier Gavelle considère que le président de la République «n’a pas fait son boulot, notamment sur le plan fiscal et budgétaire». Ce retraité estime que la suppression de l’ISF et des 35 heures, l’allégement des charges pour les entreprises ou la modification de la TVA auraient du être appliquées dès le lendemain de son élection.
Les socialistes s'opposent à une augmentation de la TVA. En effet, les Français les plus modestes paieront l’addition de votre politique quand on a des revenus modestes et que l’on a du mal à boucler ses fins de mois, une hausse d’un point de TVA, c’est une forte perte de pouvoir d’achat, qui conduit souvent à une baisse de la consommation.
Le bouclier fiscal est injuste et absurde selon le Parti socialiste. Le ministre du Budget, François Baroin, a avoué que le bouclier fiscal était devenu «un symbole d'injustice». Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon est revenu sur cette promesse en trompe l'oeil. Benoît Hamon, a rappellé que l'ISF rapportait 3,1 milliards d'euros, alors que le bouclier fiscal ne représente que 670 millions d'euros. Soit une multiplication par près de 4,5 des bénéfices des plus riches.
Serge Bayaram, 54 ans, agent informatique
Serge «espérait avant tout des améliorations sensibles de la sécurité dans les trains et le recul de la pauvreté». «Il n’y a jamais eu autant de pauvres, et la crise a bon dos», indique-t-il. Sarkozy n’aurait également pas dû «autoriser l’augmentation du gaz et de l’électricité».
3,5 millions de ménages sont aujourd’hui en situation de précarité énergétique, un chiffre qui ne cesse de croître et que le gouvernement feint d’ignorer. Pour nos concitoyens, cette hausse des tarifs de l’électricité se conjuguera aux augmentations du prix du gaz, 15% au total cette année, alors que le nombre de coupures pour impayés ne cesse lui aussi de grimper : 10 000 en 2008 contre 110 000 procédures pour les seuls 6 premiers mois de l’année.
Le PS demande au gouvernement de revenir sur sa décision pour protéger les usagers d’une hausse indéfendable en la période actuelle, alors que nos concitoyens vivent déjà une crise aiguë de leur pouvoir d'achat. Le rôle de l’Etat et des entreprises publiques est de privilégier l’intérêt des citoyens et le développement économique du pays.
Valérie Lieser, 49 ans, chef d’entreprise à Paris
« Ni la gauche ni la droite n’ont été capables de baisser suffisamment les charges salariales. La réforme des heures supplémentaires n’allait pas assez loin et, si le président a insisté sur la suppression de la taxe professionnelle, il s’est bien gardé de dire qu’elle sera remplacée par une taxe quasi équivalente (NDLR : la contribution économique territoriale). » Cette chef d’entreprise se dit consternée par les excès du gouvernement : « Je suis lasse des affaires comme celles de Woerth ou de MAM où l’on a vraiment l’impression d’être pris pour des imbéciles! » s’insurge-t-elle.
L’étude du ministère du travail montre que si les entreprises n’ont pas accru le nombre des heures supplémentaires, c’est à 82 % parce que l’évolution de leur activité ne l’a pas justifié. Celles qui y ont eu davantage recours l’ont fait à 65 % en raison de l’augmentation de l’activité et seulement à 40 % à la demande des salariés. Elles disent également avoir, de ce fait, moins recouru à l’intérim et moins recruté.
L’augmentation du recours aux heures supplémentaires n’a concerné qu’une minorité d’entreprises, soit un cinquième des salariés. Qui plus est, le dispositif ne s’est appliqué qu’à une petite partie d’entre eux. Il n’a même pas bénéficié aux salariés à temps partiel. En réalité votre mesure d’un coût, rappelons-le, de 3 milliards d’euros en 2008, a constitué une aubaine pour ceux qui, de toute façon, aurait fait des heures supplémentaires et pour leurs entreprises.
Le Parti socialiste n’a cessé de s’insurger depuis 2007 contre l’exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires, mesure symbolique du mandat de N. Sarkozy, qui a eu pour conséquence de creuser les déficits et de contribuer à l’augmentation du chômage.
Cette mesure a récemment fait l’objet de sévères critiques de la Cour des comptes tant pour son coût que pour son inefficacité. Dans son dernier rapport sur le coût des niches fiscales, la Cour pointe du doigt « le coût fiscal et social » évalué à plus de 4 milliards d'euros par an (4,1Mds€ en 2010). Depuis 3 ans, ce sont donc quelques 12 milliards d’euros qui ont été inutilement gaspillés par l’Etat. La Cour des comptes reconnaît d’ailleurs que : « l’accroissement de la durée du travail incite les entreprises à substituer des heures de travail aux hommes, ce qui a un impact négatif sur l’emploi ». Alors que le chômage explose, il serait temps que le gouvernement retire ce dispositif qui contribue, mois après mois, à l’augmentation du nombre de Français s’inscrivant à Pôle emploi.
Pierre Le Menahès, syndicaliste CGT
Pierre Le Menahès s’ était insurgé contre «les licenciements et les liquidations d'entreprises» vécus par de nombreux salariés, lance le syndicaliste. La réponse de Nicolas Sarkozy : «convenez que (nous) avons sauvé l'industrie automobile» a été jugée «trop simpliste» par le syndicaliste.
Le PS propose de soutenir les filières d'avenir et de favoriser l'innovation, l'investissement et le temps long sur le profit immédiat, en décourageant les fermetures de sites pour raisons financières.
Augmenter le coût des licenciements pour les entreprises qui versent des dividendes ou rachètent leurs propres actions.
Instaurer une obligation de remboursement préalable des aides publiques reçues cinq ans avant toute ouverture de procédure de licenciements ou de fermeture de site. Mettre sous tutelle du tribunal de grande instance sur saisine des salariés les entreprises en amont des licenciements pour faire cesser, le cas échéant, des pratiques contraires aux intérêts de l'entreprise et des salariés.
La hausse des salaires est un objectif prioritaire des socialistes. Elle est un impératif de justice, et elle permettra de relancer l'économie, de soutenir la consommation des ménages, la croissance et l'emploi.
Le PS propose d'instituer une conférence salariale annuelle avec pour objectif de rééquilibrer le partage de la valeur ajoutée et des gains de productivité. Elle s'attachera à la réduction des écarts de rémunérations dans les entreprises.
Afin d'inciter à la revalorisation des salaires, nous souhaitons appliquer un système de bonus/malus aux cotisations des entreprises en fonction de la conclusion ou non d'un accord salarial. L'augmentation du SMIC demeure un levier fort de l'intervention publique afin d'améliorer les conditions de vie des salariés les plus modestes.
Nathalie Perriot, au chômage malgré son bac + 5 en marketing communication
Interrogé sur l'emploi, Nicolas Sarkozy s’est montré optimiste : «dans les semaines ou les mois qui viennent, vous verrez le chômage baisser».
En un an, ce nombre est en augmentation de 5 %, soit +191.100 (+53.500 pour la seule catégorie A). C’est la conséquence logique du refus du gouvernement de mener une véritable politique de sortie de crise.
Le plus inquiétant parmi ces mauvais chiffres concerne la situation des + de 50 ans. Le nombre de demandeurs d'emploi dans cette tranche d'âge augmente de 16,1% en un an, ce qui une nouvelle fois démontre l'incohérence de la réforme des retraites imposée par le gouvernement.
Parallèlement à l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi, la précarité se diffuse parmi les salariés avec l'augmentation des emplois précaires et de l'emploi à temps partiel. Un chiffre est révélateur de cette dérive, c'est l'augmentation de 20,4 % en un an des salariés qui cherchent un emploi à temps plein (catégorie 6 de la catégorie A,B,C).
L'emploi des jeunes, notamment le premier emploi doit être facilité. Il est du rôle de l'Etat de permettre à chaque jeune de se consacrer pleinement à ses études par la création d'une allocation d'autonomie. Les stages doivent être un complément à la formation et doivent être strictements encadrés. Ils doivent être courts, rémunérés, intégrés dans le cursus, pris en compte pour le calcul des droits à la retraite et en aucun cas être des emplois déguisés. Pour protéger les jeunes dans leur parcours d'insertion vers un emploi durable, une aide à la recherche du premier emploi et à la création d'entreprise doit être mise en place.
Le PS propose de réorienter les aides publiques, afin d'éviter les effets d'aubaine et l'empilement des emplois aidés précaires. Les employeurs doivent être incités à mettre en place des contrats durables, par exemple grâce à une surcote progressive des cotisations employeurs sur les contrats précaires.
Samir Abbas, un professeur contractuel
Samir Abbas avait interrogé Nicolas Sarkozy sur la situation des contractuels de la fonction publique qu’il estimait «tout à fait anormal». Il s’était dit suite à la réponse du Président de la République «tout à fait prêt à envisager la titularisation progressive des contractuels en situation de précarité», comme celui-ci l’avait promis.
Un an plus tard, la discussion entre les syndicats et le secrétaire d'État à la fonction publique Georges Tron est toujours en cours. Mais sans qu’il ne soit plus question de titulariser les 872 000 contractuels de la fonction publique.
Les fonctionnaires ont depuis été la cible de M. Jacob dont les récents propos ont démontré la volonté de la droite de précariser encore davantage les Français et attaquer l’ensemble des protections ou des droits dont ils bénéficient. Ils sont par ailleurs déconnectés de la réalité. Sans doute oublie-t-il qu’il y a déjà quelque 870 000 contractuels dans la fonction publique, dont la situation est souvent précaire. Et que le licenciement d’un fonctionnaire est possible, dans des conditions qui ont été facilitées l’an dernier.
M. Jacob oublie également que la principale source de gaspillages aujourd’hui, c’est une réforme de l’Etat mal conduite, anarchique, coûteuse, qui désorganise les services, abaisse la qualité du service rendu à la population et dégrade les conditions de travail des agents.
Jimmy Bills, le patron nordiste
Chef d'une entreprise de transport routier, il avait demandé à Nicolas Sarkozy l'annulation de la taxe carbone. Si Nicolas Sarkozy avait effectivement décidé d'annuler cette taxe que le PS avait qualifié d’injuste et d’inefficace, le gouvernement a aussi renoncé à toute réorientation de la fiscalité en faveur de l’environnement.
Progressivement ce sont les engagements du Grenelle, qui, un à un, se dissolvent. Il s’agissait pour le gouvernement de revenir sur quelques mesures particulièrement impopulaires, pour pouvoir encore mieux protéger le bouclier fiscal et les nombreuses exonérations accordées aux catégories les plus favorisées.
Bernadette Tessadri, caissière de Montpellier
Payée au Smic, cette caissière voulait faire des heures supplémentaires pour «gagner plus». Mais son intervention a été très mal vue par son employeur ainsi que par ses collègues. «Pendant 15 jours, on m'a fait la tête», raconte-t-elle.
En France, alors que 10 % des salariés sont rémunérés au SMIC, c’est la quatrième année consécutive que le Gouvernement refuse de faire un geste envers eux. Il vient de décider une quasi-stagnation du SMIC, correspondant au strict minimum de l’obligation légale, soit une « augmentation » de 14 centimes d’euros par heure. Nicolas Sarkozy s’était pourtant ému lors de la campagne présidentielle que les salaires « étaient trop bas, les revenus trop faibles » et voulait s’adresser « à la France qui travaille dur et qui pourtant trouve qu’on n’arrive pas à joindre les deux bouts ».
Un ouvrier d'un sous-traitant de Renault
L’ouvrier était venu pour contraindre Renault à investir en France. Nicolas Sarkozy avait assuré que l'État se battrait pour faire augmenter la proportion des fournisseurs français de Renault d'un tiers à deux tiers.
Au-delà du ralentissement du marché automobile auquel constructeurs et équipementiers sont confrontés et que la prime à la casse n’aura que ponctuellement masqué, les suppressions de postes à répétition chez Renault, dont l’Etat est un des principaux actionnaires et qui a prêté plus de 3 milliards d’euros au groupe en 2009, pose la question de la responsabilité du gouvernement.
Que sont devenues les contreparties en termes d’emplois et de production sur le territoire français aux aides publiques ? Sur les neuf premiers mois de l’année, seuls 369.000 véhicules ont été produits en France, soit 20% du total avec les marques Dacia et Samsung. Cette tendance risque d’être renforcée par la construction d’une usine à Tanger au Maroc dont la production sera quasi intégralement exportée.
Il est temps que le Gouvernement prenne ses responsabilités et exige, en contrepartie des aides accordées et de la participation de l’Etat au capital du groupe, la pérennité des sites, par le maintien de la production des véhicules haut de gamme en France et en Europe et l’engagement à maintenir l’effort de recherche et à le réorienter massivement vers la fabrication des voitures propres (qui sont l’avenir de la filière), conçues et produites sur des sites industriels français ou européens.
Sources : Europe 1, Sud-Ouest, Le Point, La Dépêche
Parti socialiste