En 1961, certains avaient les yeux ouverts et avaient déjà bien compris ce que valait vraiment la monnaie papier. Et lorsqu’ils avaient la gouaille de Gabin et la plume d’Audiard, cela donnait « Le Cave Se Rebiffe »…
« En huit heures au chrono, les deux millions de florins étaient tombés, la bécane démontée, la gravure détruite et tout le papelard brûlé, tout tout tout.
_Bah alors, qu’est-ce qui n’a pas marché ?
_Eh bah devine …
_Ton client n’a pas casqué ?
_Non.
_T’as eu des ennuis avec les perdreaux ?
_Non.
_Alors là je vois pas.
_17 juin ’45. Ça te dit rien, ça, à toi, le 17 juin ’45 ? Eh bah le 17 juin 45, la Banque Royale des Pays-Bas a annoncé que la coupure de 100 florins était démonétisée et retirée de la circulation, bloquée en banque. Un van de la reine Wilhelmine ! Ah, je m’en rappellerai de celle-là ! A cause d’elle, je me suis farci un feu de cheminée de quinze cents millions !
_Ils avaient le droit de faire ça ?!
_Pauvre con… Le droit … Mais dis toi bien qu’en matière de monnaie, les états ont tous les droits et les particuliers, aucun.«