Comment divertir une vieille dame qui va bientôt marier son neveu (Ergaste) et qui est d’humeur badine ? Mme Amelin a en effet souhaité qu’on lui « donne la comédie ». Elle confie la mission à un certain Merlin qui propose « un impromptu ». Le projet de sa pièce est simple... Il suffit pour les acteurs qu’il « embauche » de jouer « d’après nature » : Lisette est promise au simplet Blaise mais elle aime être courtisée. Merlin, aimée de Colette, aime aussi séduire...
A partir de cette situation, l’auteur comédien a imaginé son « canevas ». Tout irait bien si les personnnages acceptaient de jouer la fiction suivante : Blaise et Colette sont jaloux car ils surprennent Lisette et Merlin en train de « marivauder ». Mais Blaise et Colette ne comprennent pas ce que c’est que feindre et les jeux de l’amour chez Marivaux sont vite troubles et ... hasardeux. Où est le théâtre ? Où est la vérité ?
Comme dit l’un des personnages, les comédiens « font semblant de faire semblant ». L’impromptu semble dés lors voué à l’échec, d’autant que la mère d’Angélique, Mme Argante, ne souhaite pas qu’il y ait du théâtre dans sa maison, même si elle doit marier sa fille. La vieille dame ne supporte en effet pas ce type de divertissement et tient tête à la collectivité en brandissant une série d’arguments qui rappellent les polémiques (d’actualité à cette époque) entre Rousseau et les partisans du théâtre.
Mme Argante parle comme Rousseau et décrête qu’il n’y aura pas de comédie chez elle ! Mme Amelin se révèle alors habile metteur en scène : puisque Mme Argante ne veut pas la comédie, alors c’est elle qui va « donner la comédie »... La veuve Araminte qui est invitée est secrêtement amoureuse d’Eraste, et possède une dote importante. Angélique, elle, ne possède rien et l’annulation du mariage signifierait la ruine de la maison... Il n’en faut pas plus pour monter le stratagème et affoler la vieille prude qui se met à ramper, à batifoler, à jouer « la marionnette » et « l’opéra » puisqu’il le faut !
Demain, on parle de sa mise en scène...