La logique de l’Etat providence dans lequel l’accès aux soins est gratuit entraîne une consommation considérable de médicaments. En effet, l’acquisition de médicaments fait l’objet en France d’un remboursement de la part de la Sécurité sociale en vertu de différents critères. En outre, les médicaments achetés sont également remboursés de manière complémentaire par les mutuelles santé. A cet égard, les mutuelles santé ont effectivement connu un développement très important depuis les années 2000 au regard de l’ouverture concurrentielle mais également des restrictions imposées par l’Etat s’agissant des remboursements effectués par la Sécurité Sociale. Or, la présence de substances émergentes dans l’environnement à l’état de traces et notamment celle de résidus de médicaments dans les eaux interroge depuis quelques années l’opinion publique, la communauté scientifique et les autorités publiques. A cet égard, la question des risques sanitaires liés à ces substances est en particulier posée. Actuellement, il n’existe pas de limite de qualité pour les résidus de médicaments dans les eaux et les réglementations, européenne et française, ne prévoient pas de les rechercher.
C’est pourquoi dans ce contexte et bien qu’aucune étude n’ait démontré à ce jour de risque sanitaire lié à la présence de résidus de médicaments dans l’eau, le ministère chargé de la santé a souhaité dresser un bilan de la présence de ces substances dans les eaux destinées à la consommation humaine. Il a ainsi renforcé dès 2006 la recherche de ces éléments et a lancé en septembre 2009, en collaboration avec le laboratoire Anses d’hydrologie de Nancy, une campagne nationale de mesures de 45 substances pharmaceutiques d’origine humaine, vétérinaire ou de leurs métabolites , sur la base d’une liste établie par l’Anses et l’Afssaps. En ce sens, la stratégie de sélection des sites de prélèvements a permis de couvrir près d’un quart de la population en France métropolitaine et dans les DOM. Tous les départements ont pu être investigués. Les prélèvements ont été effectués sur des ressources utilisées pour la production d’eau destinée à la consommation humaine (eau de surface et eau souterraine) et sur des eaux traitées, en sortie de station de potabilisation.