Vérité irréductible
O ton visage comme un nénuphar flottant
et le temps c’est le choeur des aulnes
regretter continu sur des rives insensées
ton âme est quelque part
sur les collines de chair oubliée
et le temps c’est mon soulier
creuser contre le ciel
vivre mon angoisse poudrait
éclairait l’obscure arête de ma transparence
le temps c’est ton visage à aimer blanc
dans cette ville qui m’a jeté ses mauvais sorts
ton passage dure encore creuset de feu
le temps c’est une ligne droite et mourante
de mon oeil à l’inespéré
(Gaston Miron)