Maintenant, le voilà qui marchande le taxi que nous allons prendre pour aller visiter Amarapura : “Belaoulé ?” demande-t-il au chauffeur. Après quinze minutes de difficiles négociations au milieu d’un attroupement de passants amusés, nous partons dans la camionnette Mazda brinquebalante.Le conducteur nous dépose à l’entrée du pont d’U-Bein. Nous continuons à pied par le pont de teck, long de plus d’un kilomètre qui enjambe un lac presque entièrement asséché. Nous surplombons les cultures, les chemins de poussière où circulent les chars à bœufs, et les étangs d’élevage de canards. Les bicyclettes qui ont le droit d’emprunter le pont font vibrer et craquer ses vieilles planches, mais il tient encore bon malgré ses deux cents ans.Lorsque nous revenons au taxi, une surprise nous y attend : le frère du chauffeur, étudiant en agronomie, qui passait justement par ici… bizarre, bizarre, il n’a vraiment pas la tête d’un étudiant en agronomie, avec ses 40 ans, mais qu’est-ce qu’il parle bien l’anglais…
Il ne nous lâche plus d’une semelle ; dès que nous mettons pied à terre, il nous suit partout, même sur une colline de Sagaing où les fidèles sont nombreux à venir prier Bouddha. Il faut monter, monter, monter des centaines de marches malgré la chaleur, quelques fleurs à la main. De là-haut, la vue sur le fleuve et les autres collines est magnifique : de tous côtés, noyés dans la végétation et les fleurs, les pagodes blanches pointent vers le ciel leurhti doré.
Retour vers Mandalay pour rendre visite aux artisans : sculpteurs de bouddhas de marbre blanc, forgerons qui fabriquent les htis, fabricants de papier de riz, ateliers de feuilles d’or, doreurs de statues. Partout, les méthodes sont restées traditionnelles.