Adapté du roman de son époux Thierry Bizot (Catholique anonyme), le long-métrage d’Anne Giafferi a tous les petits défauts d’un premier film : longueur des séquences, enchaînement mécanique de ces dernières, musique inappropriée à l’image et à l’atmosphère du film, si bien que l’on a l’impression parfois de ne pas être au cinéma mais devant son poste de télévision à regarder un téléfilm.
Malgré sa forme et ses imperfections, Qui a envie d’être aimé ? est un premier film prometteur et audacieux par le thème qu’il traite, celui de la religion. Avec humour et légèreté, Anne Giafferi dresse intelligemment le portrait d’une société désenchantée où la religion a laissé la place au scientisme, au profit d’une société matérialiste. Un monde moderne où – le cas n’est pas isolé – on se moque ironiquement entre amis ou en face en face avec un conjoint au sourire narquois mais pourtant inquiet de ceux qui ont reçu la Grâce de Dieu ou plus sobrement, comme le dira Antoine à la fin de ces séances de catéchèse, de ceux qui ont été émus. Dans une société dénuée de sens qui s’adonne à satisfaire des besoins et des envies immédiats tel un hédoniste, Antoine découvre la spiritualité à travers la religion et retrouve des valeurs humaines telles que le partage, la tolérance ou encore la gentillesse, sans sentimentalisme exagéré. Un exercice de catharsis difficile aussi bien pour lui-même que pour son entourage : son fils qu’il ne comprend pas, sa femme qui ne le comprend plus, son père (Jean-Luc Bideau) et son frère (Benjamin Biolay) qui ne l’ont jamais compris, et sa sœur (Valérie Bonneton) qui lui ressemble tellement mais qui, aveuglée par ses problèmes de cœur et de névrose, ne peut pas le comprendre.
Qui a envie d’être aimé ? n’est pas un film sur la religion catholique mais sur la spiritualité. Une comédie modeste, sans grande prétention mais rafraîchissante et pleine d’esprit qui ne nous laisse pas indifférent. Alléluia !
Sortie en salles le 9 février 2011