Donc, des personnes se retrouvent dans des fictions. Ou des membres de leurs familles. Ce n'est pas toujours agréable.
(Je ne suis pas certain d'avoir apprécié de m'être lu, certes tel qu'en moi-même, mais dans une posture discutable, dans le livre d'un auteur qui avait traversé quelques instants de ma vie.)
Les choses ne vont pas toujours jusqu'au procès. La vraie Hélène du roman de Christine Angot, Les petits, ne semble pas envisager une action en justice, bien que tous ses proches l'aient reconnue dans le portrait peu flatteur proposé par l'écrivaine. L'article que lui consacre Anne Crignon, Comment Christine Angot a détruit la vie d'Elise B., ne l'évoque pas. Le problème d'un procès, c'est qu'il sert de publicité à l'ouvrage mis en cause...
Triste fiction et belle affaire, en tout cas, que cette autre accusation portée contre PPDA qui aurait, dans Fragments d'une femme perdue, recopié au moins en partie des lettres que lui avait adressé la femme par laquelle le roman a été inspiré. Le journaliste-écrivain-copiste, à peine (mal) sorti de l'affaire Hemingway, devra donc répondre au tribunal (en juin, en principe) de sa supposée légèreté dans l'utilisation qu'il ferait des phrases écrites par d'autres que lui. Bien sûr, il est encore, à l'heure qu'il est, présumé innocent...
Moralité: à la fin, c'est généralement la fiction qui gagne. Mais la fiction de qualité, catégorie dans laquelle chacun est libre, ou pas, de ranger les livres évoqués aujourd'hui - la postérité jugera, et nous ne serons plus là pour donner notre avis.