La presse ne parle ce matin que de la petite phrase d'Anne Sinclair. L'épouse de Dominique Strauss-Kahn a donc déclaré au Point qu'elle ne se souhaitait pas que son mari postule pour un second mandat au FMI. Et voilà : les journalistes jubilent. L'information est sortie le jour où Martine Aubry fait un discours, qu'elle veut important, à Dakar comme pour brouiller son message, le rendre inaudible. Y a-t-il des tensions entre les deux candidats non déclarés à la candidature du PS? DSK va-t-il vraiment revenir? Il ne peut pas le dire, mais il lance des signaux…
Ce sont les mêmes journalistes qui remplissent feuillets après feuillets sur ce non-événement qui se plaignent de la médiocrité du débat politique. Se sont-ils jamais demandés quelle pouvait être en la matière leur part de responsabilité? Après tout, si l'on ne parle ce matin que de cela, c'est bien de leur fait.
S'ils voulaient vraiment que le débat politique soit d'un autre niveau, ils inviteraient les politiques à parler d'autre chose. De fiscalité, par exemple, un sujet qui semble passionner les Français depuis que Thomas Piketty et ses co-auteurs ont publié leurs propositions fiscales. Ce ne devrait pas être difficile. Il y a à gauche au moins un politique qui connait bien ces questions, François Hollande qui en a débattu longuement sur Mediapart avec Thomas Piketty. Et on sait qu'à droite Jean-François Coppé, qui a été ministre du budget et qui connait bien, lui aussi, ces questions, a relancé le projet de TVA social. Il y aurait là matière à des échanges musclés, techniques mais aux dimensions politiques évidentes qu'une radio, une télévision, un journal seraient bien inspirés d'organiser. Ce serait certainement plus intéressant que les micro-stratégies de communication des candidats pas vraiment candidats du PS.