Je ne compte pas les commentaires et remarques sur la manière de rouler des uns et des autres, les Français prétendant que les Suisses sont dangereux sur la route, et inversement. J'y ai droit à chaque fois que je fais un billet en relation avec la conduite.
Les derniers chiffres publiés par la sécurité routière en France sont catastrophiques, le nombre de tués sur les routes ayant augmenté de 21% en janvier 2011. Les lobbyistes français ne manquent d'ailleurs pas de faire le lien entre l'assouplissement du permis à point et ces chiffres. Côté suisse, ce n'est pas terrible non plus. J'ai donc pris un ratio comparable, c'est-à-dire les tués par million d'habitants de chaque pays, afin de voir ce qu'il en était. Les derniers chiffres disponibles et comparables pour les 2 pays sont ceux de 2009.
Les conducteurs français sont beaucoup plus dangereux que les conducteurs suisses
Le résultat est sans appel : la France a un ratio de 61,1, et la Suisse de 47,1. Dans les derniers classements établis au niveau européen, la Suisse est régulièrement dans les 3 premiers pays ayant le moins de morts sur la route, la France étant entre la 7ème et la 10ème place (ces chiffres correspondent à 3700 morts côté français, et 349 morts côté suisse pour l'année 2009).
Résultat : les statistiques nous disent bien que les Français sont plus dangereux sur la route puisqu'il y a plus de morts, en données comparables.
Malgré tout, ce n'est pas pour cela que les Suisses sont des modèles de conduite, puisque les dernières statistiques font état d'une hausse du nombre de retraits de permis de plus de 5%, principalement dus à l'alcool et à la vitesse...
Les femmes, à km parcourus égaux, sont plus dangereuses que les hommes après 25 ans
source : BPA
Puisqu'on y est, parlons également d'un autre sujet qui fâche : les femmes sont-elles meilleures ou moins bonnes conductrices que les hommes en Suisse ?
Si on tient compte du nombre de kilomètres parcourus, les conductrices sont, à partir de 25 ans, plus nombreuses que les hommes à être blessées grièvement ou tuées. La tendance est en revanche inverse entre 18 et 24 ans. Au total, ce qu'il est intéressant de constater, c'est que le nombre de conducteurs et conductrices tués ou grièvement blessés en Suisse tend à être le même : en 1976, on comptabilisait un peu moins de 2500 victimes "hommes", contre environ 700 du côté des femmes. En 2009, les hommes sont un peu moins de 750, et les femmes moins de 500. Certes, on peut supposer que plus de femmes conduisent aujourd'hui, ce qui expliquerait que les différences s'amenuisent, mais cette inversion de tendance reste très surprenante.
source : PBA