Le covoiturage est une belle idée, mais parfois, ça ne marche pas. Comme beaucoup des nouveaux modes d’organisation des sociétés humaines, celui-ci repose pour beaucoup sur la bonne volonté des participants, un peu comme ces « communautés » sur l’Internet !
Plusieurs cas, à l’échelle locale voire ultra-locale, ont illustré ces derniers temps les difficultés de ce mode de transport alternatif qui est encore très récent si l’on considère sa version « dynamique », aidée par les technologies de géolocalisation et d’Internet mobile.
Un projet de covoiturage pour les personnels et élèves d’un collège au Québec constatent ainsi que seul 3% de la clientèle du collège est active dans le programme, soit 150 personnes environ. La raison ? Des parents qui prennent en charge les transports des enfants, dans un quartier aisé pour qui le prix de la voiture n’est pas un facteur décisif (Journal Le Courrier).
Volume des requêtes "covoiturage" sur Google, par région
Autre cas en Suisse, où le covoiturage a été jugé trop cher. 24heures rappelle qu’il s’agissait de créer un parking dédié aux « pendulaires » (les commuters en VO) près de l’autoroute A9. Ce sont ici les aspects financiers qui ont incité les collectivités à renoncer. Les collectivités, pour rappel, sont un élément important des plans de déplacement, comme nous l’avions vu en étudiant le complémentarité des acteurs privés et publics, ou en obtenant le témoignage de Max Lambert, qui s’occupe des nouvelles mobilités pour le Conseil général de l’Isère, et qui a mené une intéressante expérience avec Covivo.
Plus largement, nous rappelle The Green Web, le phénomène semble s’essoufler en Amérique du Nord et continuer de se développer en Europe. Leur billet nous rappelle un chiffre étonnant : dans les années 1980 un quart des actifs américains covoiturait ! Chez nous, trois grandes catégories d’acteurs du métier : « grand public » (pour les trajets longs essentiellement), « entreprise » (pour les trajets domicile-travail) et les « tous publics locaux » (pour tous les autres petits trajets).
D’autres freins « sociologiques » existent, qui ralentissent la démocratisation d’un mode de transport pourtant écologique et économique. Un test grandeur nature réalisé en région nantaise avec montré qu’un trajet de 30km covoituré à trois permettait d’économiser près de 4 tonnes de Co2 et 1 700 euros de dépenses liées à la voiture.