24/01/2008
La SG explose en plein vol !
La SG dévoile aujourd'hui des pertes historiques.
La Société Générale publie une perte de 7 milliards d'euro due pour partie à la fraude d'un trader pour 4,9 milliards d'euros et pour 2,05 milliards d'euros aux dépréciations d'actifs générées par le Krach immobilier.
5,5 milliards d'euros de recapitalisation sont programmés pour la Société Générale dans les semaines à venir. Daniel Bouton a présenté sa démission qui a été refusée par le conseil d'administration.
On pourrait penser que la SG est seulement victime de circonstances particulièrement adverses.
Nous pensons au contraire qu'elle est victime de sa position structurellement instable au sein du capitalisme français et européen. De fait, son capital ne lui offre aucune protection contre les prédateurs. La fusion BNP-Paribas en a fait un challenger sur le marché français. La banque était condamnée à générer en interne une croissance forte qui soit de nature à légitimer une prime sur son cours de bourse.
Autrement dit, l'organisation du marché emportait pour la Société Générale la nécessité de prendre plus de risques, cette orientation est sensible jusque dans le choix des métiers et des pays où elle se développe. L'acquisition en Russie témoigne d'une aversion au risque moins forte que chez ses concurrents qui ont consacré l'essentiel de leurs fonds propres à acquérir des filiales en Italie. La domination de la banque dans les produits dérivés est un autre témoignage de la nécessité pour l'entreprise de s'exposer à des risques plus forts. Le management, n'a à vrai dire, pas eu vraiment le choix à moins de se résoudre à choisir un partenaire fort, ce que Mr Bouton a refusé lorsqu'il en était encore temps en 2006.
Aujourd'hui la recapitalisation de la banque sera aidée par deux banques américaines JP Morgan Chase et Morgan Stanley. Morgan Stanley est encore fragile et jouera seulement son métier de banquier d'affaire en portant le cas échéant les titres le temps qu'il faudra. En revanche JP Morgan Chase présente un profil diversifié comme la Société Générale et s'adresse dans le retail à une clientèle équivalente. Ses finances sont aussi saines que le permet la situation. Son intervention est peut-être l'un des premiers signes d'un rapprochement trans-atlantique à venir.
Auteurs: Eric Grémont
Entreprises liées: BNP Paribas , JPMC , Société Générale