Anthologie permanente : Pascal Quignard & alii

Par Florence Trocmé

Poezibao a déjà évoqué cette semaine (un extrait dans l’anthologie permanente, note de lecture) le livre de Pascal Quignard, Inter. Le cœur du livre est un poème écrit en latin par Pascal Quignard dans les années 70, traduit alors par Emmanuel Hocquard et repris dans ce nouveau livre avec six autres traductions. Poezibao propose ici un court extrait du poème en latin et ses 7 traductions.  
 
(Terror.) FLEXIT OCULOS. Luxuries. Saltus (carpitur acclivis PER MUTA SILENTIA trames / arduus / OBSCURUS / caligine densus opaca) – logos :  
 
TERRISONUS 
 
(Pascal Quignard, Inter, Argol, 2011, p. 45 et 46) 
 
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Terreur –  
il tourna les yeux vers l’arrière 
les yeux séduits 
par la luxuriance – une friche 
– il emprunta dans un profond silence 
un sentier qui montait  
abrupt obscur 
bordé de nuées opaques  
– une parole.  
 
 
Terrassante 
 
Pierre Alferi, p. 59) 
 
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  (terreur). 
Révulsa yeux 
  révulsa yeux 
  luxuriant. Bond 
(prit chemin ascendant 
à travers trous silences 
  levé/foncé 
dense en nuit sombre) 
– logos :  
 
Assourdissant 
 
Eric Clémens, p. 68 
 
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  (terreur
  il a tourné les yeux 
  profusion. Saillies 
  (on prend en pente le chemin 
  à travers du silence taiseux/ 
  ardu/obscur 
  épaissie de brume opaque) 
  – logos :  
 
au bruit effrayant 
 
Michel Deguy, p. 76 et 77 
 
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Terreur, un tressaillir, un trembler d’en sortir. 
Terreur d’ORPHEE. IL FLECHIT LES YEUX. 
Autour de lui : la somptuosité. L’assaut sauvage. 
La gorge. Il escalade, / TRAVERSANT UN SILENCE 
SANS PAROLES une voie / escarpée, SOMBRE /, 
d’ombre dense obturée. 
– et soudain la lingua, le sermo adulte :  
 
Terriblement sonnant 
 
Bénédicte Gorrillot, pp. 92 et 93 
 
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(Sujet à la peur). Il s’est retourné pour voir. C’est un aveuglant chaos : l’excès de végétation compromet la récolte. Une région sauvage (ils ont pris un sentier abrupt qui 
monte dans le plus complet silence. Escarpé. Rien qui soit vu. Ils ne peuvent pas couper le brouillard avec 
le couteau) – dire 
 
fait un bruit terrifiant 
 
Emmanuel Hocquard, p. 106 et 107 
 
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(terreur) 
ça désaxe l’œil 
ça désaxe l’œil, 
l’excès. L’ouvert 
(on monte, dans 
le silence mat, l’escar 
pement / obscur 
d’opacité caligineuse) 
– : 
 
logos : 
 

 
réson de la terre/ur 

Christian Prigent, p. 119 et 120 
 
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  terreur 
 
  A tourné ses yeux 
  la profusion. Forêt 
  (on parcourt un sentier déclive 
  par ses muets silences 
  Abrupts obscur é- 
  paissi d’opaques ténèbres) 
 
  – Parole : 
  Bruits terrifiants 
 
Jude Stéfan, p. 127 
 
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