Bah signale une grève dans l'Éducation Nationale, ce jeudi. Le genre d'évènements qui passe inaperçu dans la sphère médiatique. L'école est méthodiquement démantelée depuis des années, dans un grand silence sinon un grand soupir de satisfaction repue de la France toute entière...
Grâce à Fabrice qui l'a signalé sur twitter, je suis tombé sur un article de 20 minutes qui vaut son pesant de pépètes. Puisqu'il est de bon ton de dénoncer régulièrement le poids des fonctionnaires dans la dépense publique, le journal a enquêté et comparé avec d'autres pays de développement économique comparable. La France est en fait dans la moyenne.
Non, là où ça se gâte sérieusement, et j'espère que l'information va être relayée, c'est que la France a le taux d'encadrement le plus bas de tout l'OCDE pour les élèves ! Particulièrement dans le primaire et le supérieur, mais toutes les strates de son système éducatif sont touchées, évidemment.
Et devinez quel est l'âne qui veut augmenter le nombre d'élèves par classe dans le primaire ? A cela s'ajoute les rapports d'imbéciles patentés proclamés experts assurant avec autant de morgue que d'ignorance, sur la foi d'échantillons tronqués, que la baisse des effectifs dans les classes n'a pas d'impact sur les résultats scolaires...A se tordre de rire par terre si ces abrutis ne tenaient pas hélas le haut du pavé à l'heure actuelle. Quelques témoignages édifiants, comme celui qui figure sur le blogue de Yves Delahaie, élu démocrate lillois, achève de dresser le portrait d'une institution en perdition. Tiens, une démission de plus...
Et pendant ce temps, nonos Châtel (tiens, viens mon bon toutou, mords le bon nonos à son gentil maître de Nicolas...) nous abreuve de propositions à la noix : calcul mental, anglais à 3 ans, rythmes scolaires, autant de faux débats qui masquent l'anorexie forcée que Sarkozy, Châtel et consorts imposent à notre école. Et ça marche plutôt bien puisque même des blogueurs démocrates généralement pertinents, pourtant, tombent dans le panneau...
Un vieux proverbe français dit que «qui veut noyer son chien l'accuse d'avoir la rage»...
Bref, il ne faut peut-être pas s'étonner de voir une profession faire grève à intervalles réguliers depuis 3-4 ans. Je n'y vois pas le mécontentement d'une caste de privilégiés, mais plutôt une alerte de gros temps sans précédent sur notre école : tous les voyants sont au rouge, et personne ne semble en avoir pour autant pris la mesure...
Je ne puis que renvoyer aux propositions du MoDem et de François Bayrou, seuls à l'ouvrir à l'heure actuelle, pour défendre l'école : il faut sanctuariser les moyens alloués à l'école.