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Je n’étais rien que paroles éparses aux vents de sourire
Ballot chahuté par les vagues
Roulé dans le sable
.
Je n’étais rien qu’un soupir arrêté sur tes lèvres d’amertume
Phrases lancées à l’horizon d’un monde refermé
.
Nous tournions
En infatigable derviches
Autour du cercle de nos connaissances
.
Jamais ne regardions plus loin
Jamais plus près
Toujours au même endroit
.
Toujours
Tourner
Sans jamais nous retourner
*
Je jetais
Par ma fenêtre ouverte sur l’ombre
Des pelletées de mots
Comme flocons
Sur les trottoirs
Où passaient nos indifférences
.
Le froid gelait mes doigts
Et l’encre
.
Celui du dedans
Me figeait l’âme
Sur de folles espérances
.
Il s’en trouvait toujours
Quelque part
Pour ériger de vains murs
Sur nos murmures
*
Les heures gonflées
Gorgées de ces larmes
Versées d’un ciel triste
.
Ne me restait aucun espace
Pour mes délicates errances
*
Ainsi vont nos jours
Nos mois
Nos années
Que toujours ils se ressemblent
Parfois s’élèvent
Puis retombent
Sous le plomb d’un couvercle
Hardiment vissé
*
Ainsi va chaque minute
A reproduire toujours le même spectacle
Triste spectacle
En vérité
.
Me voici
Epuisé d’avoir vécu
Dubitatif
.
Manosque, 7 janvier 2011
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