Canaris Gloster Consort à gauche, et Gloster Corona à droite. (photo Bridgebird)
LES VITAMINES DANS LA PRATIQUE
Notre intention est de donner ici, les renseignements essentiels concernant les vitamines, leurs sources, leurs rôles. Même exposée succinctement, cette question reste très complexe pour des personnes non prévenues et nous voulons les mettre en garde contre certaines idées absolument fausses très répandues, et aussi leur donner quelques indications nécessaires pour éviter des erreurs involontaires mais néfastes.
IDÉES FAUSSES :
Les fruits assurent les besoins en vitamine des oiseaux.
C'est absolument faux ; ils contiennent surtout de la vitamine C dont les oiseaux n'ont pas besoin et certaines vitamines : B6, K, mais c'est tout.
Certains traitements détruisent les vitamines.
C'est également faux ; les antibiotiques arrêtent le développement des microbes intestinaux producteurs de certaines vitamines (K, PP, Biotine Acide Folique), mais ces traitements ne détruisent pas ces vitamines ; si l'alimentation en contient il n'y a aucun risque. Il en est de même des sulfamides et de divers anti‑infectieux. Toutefois la poudre de charbon peut fixer certaines vitamines et les rendre inactives.
Des vitamines trop anciennes sont nocives.
C'est faux, car si avec le temps, certaines vitamines se détruisent, elles ne deviennent pas toxiques. Le produit est moins actif, c'est tout. C'est la vitamine A qui subit le plus de pertes (en général, 10 à 15 % en un an en solution concentrée, mais jusqu'à 50 % en 2 mois, si elle est mélangée dans une farine ou dans des mélanges de minéraux). Les pertes sont ralenties quand le produit est conservé au froid.
L'huile de foie de morue est la meilleure pou un apport en vitamines.
Elle n'apporte que les vitamines A et D3, mais en même temps elle peut contenir des matières grasses nocives ayant un rôle d'antivitamine E et une action toxique. C'était autrefois la seule source de vitamines A et D, elle est restée longtemps la plus économique, mais cela n'est plus vrai maintenant.
Les vitamines naturelles sont préférables.
Cela n’est pas prouvé car les vitamines pures obtenues par synthèse sont identiques aux naturelles ; ces dernières sont contenues dans des aliments dont la teneur est variable ; en outre, elles ne sont pas toujours stables. De plus l'utilisation des vitamines suppose une bonne digestion ; les vitamines pures sont plus facilement assimilables, surtout par des oiseaux malades. La vitamine A naturelle (carotène) est bien moins active que la vitamine A pure.
QUELQUES PRÉCAUTIONS A PRENDRE DANS L'EMPLOI DES VITAMINES
1‑ N'employez pas de biscuits vitaminés, de produits minéraux vitaminés, car beaucoup de vitamines sont détruites par la chaleur et les minéraux, ou plus exactement, si vous les employez, comptez pour nulle leur teneur en vitamines.
2‑ Donnez des vitamines régulièrement ; une à deux fois par semaine est un bon rythme. Certaines vitamines (A, D) pourraient être données une à deux fois par mois, car elles sont stockées dans le foie, mais ce n'est pas vrai pour toutes les vitamines.
3‑ Conservez les flacons de vitamines au frais (réfrigérateur si possible en été) et pas plus de 6 mois une fois entamés. A la longue, certaines vitamines peuvent se détruire partiellement ; elles ne deviennent pas nocives, mais le produit est moins actif ; vous pouvez y remédier en augmentant les doses de 10 à 20 %.
4‑ Evitez le soleil direct sur les abreuvoirs contenant l'eau additionnée de vitamines et dans tous les cas, ne gardez pas cette eau plus de 24 heures ; après ce délai, de nombreuses vitamines seront détruites. Si le traitement doit durer plusieurs jours, faites chaque jour le mélange des vitamines à l'eau.
5‑ En cas de maladie, de diminution d’appétit, donnez les vitamines plus souvent ou en plus fortes doses, car les besoins sont accrus, et si l'oiseau mange moins, il absorbe moins des vitamines contenues dans ses aliments.
6 ‑N'employez pas une ou deux vitamines comme la B6 ou la B12 ou d'autres en général prises au hasard. Utilisez de préférence un produit polyvitaminé équilibré, car un excès d'une vitamine B peut, par déséquilibre, équivaloir à une carence de certaines autres vitamines B (carence par déséquilibre).