‘Somewhere’, dernier film de Sofia Coppola (Virgin Suicide, Lost In Translation) se prononce avec un bâillement au milieu de ‘where’. Il raconte le quotidien d’une vedette de cinéma d’une quarantaine d’année, qui mène une de vie de patachon pantouflard : il ne peut s’endormir qu’en matant des sœurs pole-danseuses, il vit dans un hôtel où s’organise des fêtes chez lui sans prévenir, il s’endort sans pole-danseuse mais sur le con d’une nana rencontrée en soirée… Et puis tout bascule quand sa fille rentre complètement dans sa vie.
Il est intéressant ce film. Non pas à cause du sujet « mais comment c’est la vie d’un acteur à Los Angeles ? » car, on y croit pas une seule seconde, Sofia Coppola aurait pu filmer une journée de RTT d’un fonctionnaire de police, qu’on aurait eu le même genre de scène. C’est intéressant à cause du vide généré par les différentes séquences du film qui se rapproche de la réalité de nos vies à tous. Ces moments où l’on ne fait rien, où l’on glandouille, où l’on finit toujours par être rattrapé par une certaine mélancolie. Le film, sans être un mélo, est un épisode de la Grande Dépression, sans parole, où l’on ressort apaisé et reposé. Somewhaaaa(bâillement) relève plus de l’anti-dépresseur que du somnifère. Quoique j’en dise.
Perso, j’aimerais que Sofia Coppola réalise l’adaptation ciné d’un vrai héros mélancolique : Jack Bauer de la série 24. Parano et ultra violent, Jack A.K.A. Kiefer Sutterland se sentirait poursuivi par une bande de terroristes tchétchénes. Après une nuit à rouler dans le Nevada, il s’endormirait au milieu du film, pour se réveiller juste avant la fin, et prononcerait les seules paroles du film : « Damn it »… et irait prendre un petit déjeuner dans un Dinner vide. Qu’est ce que vous en pensez, non ?
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