Écrit par Cameroon Tribune
Jeudi, 10 Février 2011 00:44
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M. le Ministre, comment expliquer le choix du thème retenu pour la fête de la Jeunesse cette année ?
En choisissant le thème « Jeunesse et consolidation des acquis de la réunification du Cameroun », le président de la République, Son Excellence Paul Biya, convie ses jeunes compatriotes à découvrir ou à redécouvrir le riche et dense patrimoine politique de l'histoire de notre pays. Il invite les jeunes à être les
héritiers responsables de ce riche patrimoine. Il engage la jeunesse à consolider les acquis qui font du Cameroun une grande Nation à savoir la paix, l'intégration nationale, le bilinguisme, la solidarité, l'unité dans la diversité et la démocratie entre autres. Pour consolider ces acquis, il est indispensable pour les jeunes de se les approprier, les fructifier, les partager et les transmettre aux générations futures. C'est ce qui permettra à notre pays d'atteindre les objectifs fixés par le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi qui ambitionne de faire du Cameroun à l'horizon 2035 un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité.
Estimez-vous, comme une certaine opinion, que la jeunesse aujourd'hui a perdu le sens de nombreuses valeurs (respect des aînés, amour de la patrie, etc.) ?
Tous ceux qui suivent l'évolution de notre société constatent que ces valeurs sont en déclin. C'est la raison pour laquelle le président de la République ne cesse d'inviter la jeunesse à inventer une nouvelle forme de patriotisme. Il ne se limite pas aux simples exhortations. Des actions concrètes sont menées dans ce sens. Les cours d'éducation à la citoyenneté et de civisme ont été renforcés dans les programmes scolaires. Le Service civique national de participation au développement, dont le lancement des activités se prépare après la mise en place le 23 décembre dernier du décret portant création de l'Agence du service civique, est un instrument, par excellence, d'éducation à la citoyenneté des populations en général et des jeunes en particulier qui viendra accélérer le processus.
Un des gros problèmes de notre société reste la corruption, laquelle n'épargne pas la jeunesse. Quelles voies trouver pour la combattre, selon vous ?
Il faut noter la ferme volonté du gouvernement, sous l'impulsion du président de la République, de s'attaquer à ce fléau, véritable gangrène pour le développement national. A cet effet, au-delà des actions répressives en cours depuis quelques années, le gouvernement pense qu'il est important de mettre une emphase sur les jeunes, leaders de demain, à l'effet de les formater dans le moule des valeurs par l'éducation comme je l'ai dit plus haut. Notre objectif au Minjeun est de sensibiliser la jeunesse sur les méfaits de la corruption. Les jeunes sont l'avenir de notre Nation. Même si aujourd'hui la corruption sévit dans notre société, il est nécessaire de préserver l'avenir et cela passe par des actions de prévention. C'est le sens à donner à la Convention que le Minjeun a signée le 2 février 2009 avec la Commission nationale anticorruption. La mise en œuvre de cette convention a permis le 1er février dernier, la remise de 10.000 exemplaires de l'hymne national en français et en anglais à notre département ministériel destinés aux jeunes. Mais la lutte contre la corruption est une œuvre collective. Tout le monde devrait se sentir concerné.
Une préoccupation revient sans cesse : l'emploi. Pouvez-vous rappeler les solutions proposées par le Minjeun ?
La question de l'emploi jeune est une question transversale, qui interpelle l'ensemble du gouvernement. Le gouvernement, sous la haute impulsion du chef de l'Etat et la coordination du Premier ministre, chef du gouvernement, s'attelle à trouver des solutions au chômage des jeunes. Des recrutements ont repris dans la Fonction publique. D'importants projets ont été lancés dans divers départements ministériels au profit des jeunes : Programme Intégré d'Appui aux Acteurs du Secteur Informel au Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle, Programme d'Appui à la Création et au Développement des Petites et Moyennes Entreprises de Transformation et de Conservation des Produits Locaux de Consommation de Masse (PACDPME) au Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Economie Sociale et de l'Artisanat. D'autres projets importants existent dans d'autres ministères : MINADER, MINEPIA, MINAS, MINPROFF, MINDUH, MINESUP, etc.
Et au Minjeun donc ?
En ce qui concerne les projets de mon département, à savoir le PAJER-U et le PIFMAS, ils ont à ce jour reçu 29 879 demandes d'inscriptions pour le PAJER-U et 1465 pour le PIFMAS. Au total pour le compte du PAJER-U ce sont 7 000 jeunes qui ont été mobilisés jusque-là pour le compte des exercices 2007 à 2009. 2 282 projets de micro activités ont été financés et installés pour un maximum de 1 million F et 116 projets de juniors entreprises pour un maximum de 25 millions F. Le montant total de financements s'élève à 2 666 000 000 F. 282 jeunes ont été placés en emploi salarié tandis que 5 centres multifonctionnels de promotion des jeunes ont été construits ou sont en phase finale de construction (Yaoundé, Douala, Maroua, Bamenda et Bertoua).
Pour le compte du PIFMAS, 421 jeunes ont été insérés dans le projet, 35 coopératives de jeunes producteurs de matériel sportif mises sur pied pour un montant total de financement de 80 000 000 F. A ce jour, les capacités mensuelles de production de ces coopératives sont de près de 700 ballons toutes disciplines confondues et d'une cinquantaine de filets. Après l'évaluation du programme cette année, nous comptons l'adapter aux formations techniques du secondaire à savoir les CETIC, les lycées techniques et les SAR SM entre autres et du supérieur telles que Polytechnique ou l'ENSA, l'objectif étant d'atteindre un nombre plus important de jeunes. Nous pouvons également mentionner le Programme national d'alphabétisation lancé en 2005. Au cours de la phase-pilote, la mise en œuvre de ce projet financé sur fonds PPTE à hauteur de 2.162. 342.000F a permis la création de 3300 centres d'alphabétisation sur toute l'étendue du territoire national. Par ailleurs, 130.000 Camerounais dont 60% de femmes ont été alphabétisés et les meilleurs projets des adhérents financés dans le cadre du PAJER-U et du PIFMAS. Il s'agit de faire sortir les jeunes de la précarité par la création d'entreprises.
Quid des grands chantiers ?
Des grands chantiers sont annoncés ou ont déjà été lancés tels la construction des barrages, l'extension des usines ou l'exploitation des minerais. Je pense que tous ces projets et réalisations devraient constituer des motifs réels d'espoir pour notre jeunesse.
Par ailleurs, la mise en service prochaine du Service civique national de participation au développement viendra booster à très grande échelle l'insertion socio-économique des jeunes notamment dans les domaines de l'agriculture et de l'élevage à travers la mise en valeur de larges étendues de terres
Je me réjouis d'ailleurs du fait que le message des pouvoirs publics porte déjà des fruits. Les pouvoirs publics sont convaincus que la Fonction publique seule ne peut plus offrir des emplois à tous. C'est pour cela que l'Etat encourage et accompagne l'auto-emploi. Les jeunes qui ont vite capté ce message sont déjà bien avancés. Nous avons même été surpris sur le terrain par la réussite de certaines activités génératrices de revenus mises en place dans le cadre des projets que j'ai évoqués tout à l'heure. Le chef de l'Etat lui-même, à l'occasion du Comice agro-pastoral d'Ebolowa, a été émerveillé par les réalisations des jeunes du PAJER-U et du PIFMAS lors de son passage au stand du Minjeun. Il a chaleureusement félicité les jeunes, tout en les rassurant de sa volonté de leur offrir dans l'avenir des moyens plus importants pour assurer leur insertion socio-professionnelle.