Écrit par Cameroon Tribune
Jeudi, 10 Février 2011 01:00
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Nicolas Sarkozy a prié hier mercredi ses ministres de passer leurs vacances en France dans l'espoir de faire taire les polémiques sur leurs voyages à l'étranger. Cette recommandation vaut "évidemment" pour le président, a précisé le porte-parole du gouvernement, François Baroin. "Ce qui était commun il y a encore quelques années peut choquer aujourd'hui. Cela doit donc être strictement encadré", a-t-il dit,
selon le texte de ses propos publié par l'Elysée. Nicolas Sarkozy, qui avait promis en 2007 une République "irréprochable", entend enrayer la polémique autour des récentes vacances en Tunisie de la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, et de François Fillon en Egypte.
Ce type de voyage à l'étranger ne sera désormais autorisé qu'en accord avec la cellule diplomatique de l'Elysée et s'ils sont compatibles avec la politique étrangère de la France. Leurs modalités seront examinées par le secrétariat général du gouvernement, qui les autorisera ou les interdira. Le Premier ministre avait auparavant annoncé une première série de mesures visant à prévenir les conflits d'intérêt dans la haute fonction publique, comme ceux qui ont coûté son poste à l'ancien ministre du Travail Eric Woerth l'an dernier. Il a annoncé le prochain dépôt d'un projet de loi pour fixer des règles déontologiques. Les ministres devront faire sans attendre une "déclaration d'intérêts" faisant apparaître les conflits éventuels, a-t-il aussi précisé. Il est reproché à Michèle Alliot-Marie d'avoir emprunté à deux reprises fin décembre l'avion privé d'un homme d'affaires tunisien, alors que le mouvement social qui a emporté le régime du président Zine Ben Ali à la mi-janvier commençait à monter. François Fillon a pour sa part reconnu avoir séjourné à Assouan, en Egypte, du 26 décembre au 2 janvier, avec épouse et enfants, à l'invitation des autorités égyptiennes, trois semaines avant les émeutes contre le président Hosni Moubarak. Il a également admis avoir emprunté un avion gouvernemental égyptien pour une excursion à Abou Simbel. Si l'opposition a réclamé la démission du chef de la diplomatie française, elle a été plus mesurée en ce qui concerne François Fillon, qui était l'invité d'un chef d'Etat. Le chef de l'Etat a lui-même passé quelques jours au Maroc, où il a été logé dans une résidence du roi Mohammed VI, lors des fêtes de fin d'année. Il a aussi passé le week-end dernier à New York, où il est allé de Varsovie à bord d'un avion de la flotte gouvernementale pour voir son fils Louis, en payant ce voyage privé au prix des avions de ligne, précise l'Elysée.