En Allemagne, cent quatre-vingt-dix théologiens catholiques allemands, autrichiens et suisses ont appelé à une réforme de fond de l'Église de Rome.
Presque la moitié des 400 professeurs de théologie catholique enseignant dans les universités allemandes l'ont pour l'instant signé.
Parmi les revendications, ils demandent la fin de la stigmatisation des partenariats homosexuels.
Le dernier mouvement de ce type date du 26 janvier 1989 , c'était la "Déclaration de Cologne" où cent soixante-trois théologiens allemands, autrichiens, suisses et néerlandais rendaient publique une déclaration intitulée "Contre la mise sous tutelle et pour une catholicité ouverte", mettant en cause le centralisme et l'autoritarisme du Vatican.
Aujourd'hui, dans un manifeste intitulée "Église 2011: un renouveau indispensable", ces théologiens pour la plupart enseignants dans des universités germanophones, expliquent dans la tribune publiée le 4 février 2011 dans le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, vouloir, entre autres, l'acceptation des partenariats homosexuels.
Le mémorandum explique qu'il ne faut plus que l'Église rejette "ceux qui partagent amour, fidélité et peines réciproques au sein d'un partenariat de même sexe" ou "ceux divorcés qui décident de mener une vie responsable au sein d'un nouveau mariage".
Ces théologiens catholiques appellent également à la fin du célibat des prêtres, à l'ordination des femmes et réclament la participation des fidèles aux nominations d'évêques et, plus généralement, la fin du "rigorisme moral" de l'Église.
Ils justifient leur prise de position par la "crise sans précédent" que traverse l'Église catholique en Allemagne depuis qu'a éclaté une série de scandales d'abus sexuels perpétrés par des prêtres, il y a un an.
Malheureusement, cela ne va sans doute pas mener très loin.
On connait la certitude de l'Église catholique romaine d'être dépositaire de la vérité, ce qui ferme toutes alternatives pour qu'elle puisse penser une quelconque évolution de son dogmatisme figé et inhumain.
Le Vatican et le pape Benoît XVI ne vont sans doute pas manquer de rappeler leur lutte contre ce qu'ils appellent le "relativisme", c'est à dire la prise en compte de l'évolution de la société vers plus d'humanité.
Ce manifeste dit ce que devrait être une Église qui écoute les enseignements d'ouverture et d'amour de Jésus, mais l'institution vaticane a trahi ces enseignements depuis 2 000 ans.
Pourquoi changerait elle aujourd'hui?
Le journal Témoignage chrétien publie le texte complet de cette demande de renouveau des théologiens : http://www.temoignagechretien.fr/ARTICLES/Accueil/Le-manifeste-des-theologiens-allemands/Default-1-2394.xhtml
Seigneur, donne-nous une vraie humanité.