Les dix commandements de Dieu sont les fondements de la loi naturelle et des valeurs judéo-chrétiennes. Bien sûr ils interdisent certains actes, mais ces interdictions sont en fait des limites à ne pas dépasser par les hommes pris individuellement pour que les libertés individuelles puissent tout simplement exister.
Les dix commandements de l'Homme que j'ai relevés au fil de ces derniers temps, et qui ne sont pas exhaustifs, loin de là, hélas, permettent d'édicter des lois artificielles. Les interdictions qu'ils prononcent réduisent en effet les libertés individuelles et ne s'adressent pas à un homme en particulier mais à des hommes pris collectivement.
Dans l'ordre d'apparition :
Il faut interdire l'eau en bouteille : le promoteur de cette interdiction est le Conseiller national démocrate-chrétien helvético-belge Jacques Neirynck qui chante les vertus de l'eau du robinet et voudrait que tout le monde boive comme lui.
Il faut interdire les 4 X 4 : sous couvert d'écologie il s'agit de s'en prendre aux riches propriétaires de véhicules, qui émettent plus de CO2 que les autres, alors que rien ne prouve que ledit CO2 soit à l'origine d'un réchauffement climatique, qui marque le pas depuis dix ans, ou qu'il soit même néfaste.
Il faut interdire d'écrire l'histoire : sous couvert d'anti-racisme une histoire officielle est écrite qu'il n'est pas licite de contester sous peine de se voir condamner fermement. La répression remplace les arguments et les faits. Une investigation historique ne doit pas faire de remises en cause, sauf si c'est dans le bon sens (voir le rapport Bergier).
Il faut interdire le secret bancaire : sous couvert de transparence, si je puis dire, il est recommandé de porter atteinte à la sphère privée (dans le même temps la sphère publique jouit d'une plus grande opacité). Les Etats ont le droit et le devoir de contrôler tout ce que vous faites.
Il faut interdire les paradis fiscaux : les Etats ont le droit de s'en prendre à vos biens et vous n'avez pas le droit de les mettre à l'abri. Si vous vivez dans un enfer fiscal, vous n'avez pas d'autre choix que d'y rester et de vous y faire plumer et renoncer à vous en évader pour des cieux plus cléments.
Il faut interdire l'impôt dégressif : même si les contribuables payent toujours plus d'impôts dans un système d'impôts dégressifs, ce n'est pas moral. Seule est morale la progressivité de l'impôt qui fait fuir les plus gros, obligeant les petits et les moyens à payer à leur place : beau résultat !
Il faut interdire les hauts revenus : quand certains entendent le mot bonus ou l'expression hauts revenus (sauf dans le sport et le show-bizz), ils aimeraient bien sortir leur revolver. A défaut ils sont prêts à déposer un bulletin dans l'urne pour que les plus riches soient au moins tondus ras, par l'impôt.
Il faut interdire les armes à la maison : la détention d'armes à la maison fait de vous un criminel ou un suicidaire en puissance. L'occasion faisant le larron. Les statistiques, quand elles ne sont pas manipulées, prouvent le contraire : le Suisse a appris à respecter les armes et, par tradition, s'en sert bien moins que les autres pour accomplir des forfaits.
Il faut interdire la viande : les animaux de boucherie occupent trop de surface sur Terre, ils consomment trop d'eau et trop de nourriture, ils polluent, ils puent et, en plus, dégagent des gaz à effet de serre, qui sont favorables au réchauffement climatique.
Il faut interdire le tabac : Jacques Attali, l'économiste hors pair, trouve que le tabac est plus nocif que les médicaments tels que le Mediator. Il veut donc interdire non pas seulement de fumer dans les lieux fréquentés par le public, mais de produire du tabac, purement et simplement, ce qui résoudrait illico le problème essentiellement économique que ce fichu tabac pose.
A recenser toutes ces interdictions souhaitées ou mises en oeuvres, je me demande s'il ne serait pas plus simple d'interdire à l'homme d'exister, ce qui permettrait de faire l'économie de tout cet appareil juridique et sauverait la planète en la libérant de son prédateur impénitent et bien encombrant.
Francis Richard