Puisqu’on parle de low cost, je rebondis sur les avions du même prix, qui, aussi bizarre que cela puisse paraître, ont un lien avec la Jalle Noire. Il y a quelques mois, l’aéroport de Mérignac s’est agrandi en ouvrant un terminal spécialement dédié aux compagnies à bas coût. Le trafic aérien a augmenté, Les résidus d’hydrocarbures, les huiles, les particules des pneumatiques, bref, toutes ces saletés qui se retrouvent sur le tarmac, s’évacuent grâce aux pluies et dégringolent dans la Jalle Noire, qui les absorbe comme elle peut. Avec l’augmentation du nombre d’avions sur l’aéroport, la pollution de la jalle risque d’atteindre assez vite un seuil critique, chose qui fut dénoncée en son temps par les militants verts de Bruges. Si la jalle est polluée, la réserve l’est aussi, ce qui, à terme, risque de mettre en péril tout un réseau de minuscules ruisseaux et d’étangs peu profonds où nagent des anguilles, des brochets, et même une espèce particulière de lamproie.
Pour vraiment voir d’autres animaux que le ragondin, il faut se planquer dans les trois affuts spécialement créés pour l’observation. Un boucan d’enfer sur l’étang et les îlots qui le parsèment, celui des centaines voire des milliers d’oiseaux qui y nichent ou simplement y passent.
On peut ainsi voir des hérons, des sarcelles, des cigognes, diverses espèces de bécassines, etc. Selon la saison, les bruits et les animaux visibles changent. Au week-end dernier, il était ainsi trop tôt pour voir les couleuvres ou les grenouilles. Plus difficile à voir parce-que plus farouches, il y a aussi des visons et des loutres.
Un espace un peu magique, à deux pas pourtant de la fureur urbaine. Un espace qu’il est évidemment indispensable de préserver de l’avidité imbéciles des promoteurs cupides.