A l'aube d'un soleil naissant, une femme dort paisiblement, aux heures passantes, elle reste sagement dans son lit, ne se posant plus jamais de questions, ne se torturant plus jamais de soucis de la vie,
elle dort tout simplement.
quelques personnes viennent la voir mais il faut avouer qu'elles se font rares, deux femmes viennent la visiter, deux femmes aux vies différentes mais unies toutes deux par celle qui ne veut que dormir.
les questions restent donc sans réponses, les appels , le signes , les gestes de tendresse sont devenus inexistants, s'effilochant avec le temps.
Et pourtant malgré leurs attentes, la femme dort toujours, elle a plongé délicatement dans un mutisme qui restera tel.
Alors la plus jeune des femmes ne comprends pas toujours parfois, pourquoi un jour on passe de - tant - à - plus rien - ....
Certains soirs, elle refuse de se faire une raison et traite ce mutisme de tous les noms. Elle exultera sa peine par ses pleurs qui ne seront plus jamais consolés par celle qui dort dorénavant.
Pourtant elle a souvent entendu les autres lui dire :
- ne pleures plus, elle ne souffre plus, et ça parfois d'entendre cette phrase pourtant si réconfortante et sincère la met en colère.
Elle dénie cette absence qui se fait éternelle,
elle refuse le mot immortelle ... Non, décidement tout cela , certains soirs, ne lui convient pas.
Pourtant, elle sait qu'un jour , elle aussi, passera la barrière de ce sommeil où les oiseaux ou les rayons de soleil ne la réveilleront pas. Et tout cela lui fait peur évidémment.
alors oublier non, se résigner non ....
se révolter oui, se rebeller oui ...
et même si cela est vain ....
car cela ne réveillera jamais la vieille dame qui dort sereine ....
jamais ...
Sylvia