Les éditions Casterman en avaient publié la première version en couleurs en 1988 . L'édition Mosquito est en noir et blanc. Si le lettrage de la première édition est plus élégant (supériorité du travail manuel sur l'informatisation des tâches appliquée à l'artisanat), la traduction Mosquito (que l'on doit à Michel Jans) est supérieure. Par exemple, au tout début, l'italien Miccoli retrouve son prénom original "Libertario", qui témoigne de la soif de liberté de ses parents, alors que la traduction Casterman en faisait le "libertaire Miccoli", ce qui sur le fond n'est pas totalement faux, mais demeure une mauvaise interprétation. Signalons au passage que l'édition Mosquito nous restitue une planche entière de présentation, absente de l'édition de 1988.
Ces considérations techniques sont bien jolies, mais de quoi parle cette histoire ?
Le sujet est vaste... On y trouve un aperçu de l'état de l'Egypte et de l'Ethiopie dans la période charnière du milieu des années trente. Le royaume britannique s'efforce de garder le contrôle de ses colonies, L'Italie cherche à en acquérir, et les troupes du Négusse Negeste s'obstinent à préserver l'indépendance de leur patrie... Toutes ces factions ont leurs propres traîtres ce qui pimente agréablement le déroulement de l'histoire. Dans ce tourbillon sont pris deux hommes et deux femmes ayant chacun leur petit caractère et un parcours atypique. Tout gravite autour de deux automitrailleuses qu'il faut convoyer à travers l'Afrique.
Un album que l'on peut trouver neuf à AAAPOUM BAPOUM. 15€.
NB : rue Dante nous avons aussi un exemplaire de la version en couleurs, dans la regrettée collection Studio (À suivre...), un livre broché, couverture à rabats, excellent état. 30€.