Windy City
Du vent, toujours du vent
Slim Shady Chrysler 200 300 Super Bowl Commercial
envoyé par cherryhilldodge. - Voiture, camion et deux roues en
vidéo.
Travailler plus pour gagner plus de désert. Le libéralisme aurait-il gagné cette planète ? Son absence d'illusion fait le lit banal des oligarques, cette engeance opportuniste qui se nourrit du mépris des autres. Detroit, au-dessus, la ville du vent ; du vent qui balaye les décombres. Une bagnole, symbole de cette ville, Tchernobyl du capitalisme avec ses quariers entiers de désolation, cadavre à ciel ouvert. L'humanité mènerait-elle donc là ? A cette banalisation de l'indifférence, à la ruine de l'humanisme, de son idée même ?
Ce clip pour une bagnole, comme un film de propagande soviétique, tout pareil. C'est exprès. On vend la peau de l'ours en spéculant sur sa disparition ; on exagère le mouvment en se disant que cela tiendra bon, notre vie au-dessus du vide. Il suffit de l'ignorer, c'est tout. Mais abject, et ça suffit bien. La paix de toute conscience est à ce prix : celui d'ignorer.
"Keep Detroit Beautiful". J'avais vu un slogan identique dans les détritus de Bombay, en Inde. Au milieu des trottoirs nauséeux de la misère, cette pancarte rutilante : "Bombay preservs your environnement". Parmi les fumées des tchouks tchouks, les cohortes de sans abris qui dorment par milliers sur les trottoirs, parmi cette insensée promesse de bonheur. C'est comme planter un drapeau sur la lune. Et cette pub, c'est ça. Très évangélique au fond, de cet évangélisme qui envoie des soldats en Afghanistan ou en Irak, se fondant sur une notion divine de rédemption.
Et, ci-dessous, ce clip de Roysköpp, comme une musique de western post moderne, au ton à la fois ironique et sirupeux, loufoque et sépia. C'est
de la musique d'ascenseur, mais qui ne monte pas, un visage qui sourit mais qui ne rit jamais, une suite d'images sans fin, sans âge, sans bords.