C'est le livre qu'il faut avoir lu ou sur lequel il faut avoir son mot à dire (sans forcément l'avoir compulsé dans le détail d'ailleurs parce que dans les deux cas, il y a plus de 300 pages à feuilleter).
A priori, une grande différence s'impose entre les deux ouvrages : l'un apporte une nouvelle vision de l'avenir pour la France, quand l'autre revisite notre pensée manichéenne du passé. A y regarder de plus près, le rapport Attali n'a-t-il pas aussi pour ambition de secouer les idées reçues ?
Voilà pour la forme, mais c'est bien la forme que nous allons explorer (au-delà de tout parti pris politique) parce qu'elle sert ou dessert souvent le fond :
Les "pour" ou "plus":
- Prendre le parti du "comment faire" plutôt que du "pourquoi".
Des solutions, c'est ce qui était demandé au départ mais sur la forme, nous devrions tous nous réjouir d'avoir autant de "possibles" dans un seul document avec des objectifs quantifiés. - Oser de secouer les idées (c'est le minimum vital pour innover).
- Oser dire "c'est tout ou rien" pour prévenir le saupoudrage qui ne sert à rien et afficher ouvertement que seule la cohérence (et la réflexion cohérente)...est source d'innovation.
- Mener une réflexion participative avec des Experts de tous bords qui se sont soumis à la gymnastique stratégico-créative du SWOT et de recherche de solutions qui vont au-delà des raisonnements préconcus.
- Le titre qu'on aurait souhaité moins conservateur ("libération de la croissance") et plus en phase avec l'objectif du rapport. Si on s'arrête au titre, on se demande si on est bien en 2008 ou en 1936, en France ou en Amérique Latine.
Il est dommage que ni les notions de "croissance partagée", ni de "nouvelle vision" n'apparaissent en exergue. - La démarche participative aurait dû être ouverte au fur et à mesure aux différents secteurs concernés. Evidemment, cela prend plus de temps mais le retour de bâton des métiers et secteurs d'activité cités est à la hauteur du manque de communication et de concertation.
- La communication du et autour du rapport, c'est selon moi l'aspect le plus contradictoire de tous.
Elle démontre, une fois de plus, que vendre une idée ou un projet reste la point d'achoppement central surtout quand le sujet concerne l'avenir de la France.
Comment ne pas avoir pensé à préparer une communication adaptée aux enjeux de changement proposés par le Rapport ?
Alors que l'information est aujourd'hui régie par les mots clés, les phrases chocs et le bouche-à-oreille, un minimum de communication pédagogique aurait été bienvenue.
Il n'y a rien de plus rebutant que 300 pages à lire pour le quidam même si le fond est essentiel.
On aurait souhaité une approche plus visuelle qui aurait permis de mieux comprendre les points clés, les liens entre les différentes idées.
Il ne s'agit pas de "cosmétique" mais bien de favoriser l'appropriation et la compréhension de l'information...avant de la critiquer.
Qu'est-ce que ça aurait pu donner ?
A minima, la présention proposée par le Figaro avec des Tags et des renvois directs vers les pages du Rapport.
Et peut-être pour chaque idée, montrer la logique du raisonnement...également de façon visuelle (voir exemple ci-dessous en cliquant dessus et directement à la page 4 pour avoir le schéma complet).
Pour celles et ceux qui souhaitent se convertir au vertus et aux outils du "penser visuellement", je vous invite à découvrir immédiatement VizThink et Exploratree !