Devant les doutes sur l'innocuité des ondes électromagnétiques émises par les antennes relais, le Ministère de l'Ecologie avait décidé en 2009 d'évaluer l'impact d'un abaissement du niveau d'exposition aux champs électromagnétiques sur la couverture du territoire, la qualité du service mobile et sur le nombre d'antennes.
La première phase de cette expérimentation a été conduite sur 6 communes pilotes, Grenoble (Isère), Paris 14ème, Thiers (Puy-de-Dôme), Kruth (Haut-Rhin), Grand Champ (Morbihan) et Courbevoie (Hauts-de-Seine), représentatives des principales configurations d'exposition aux champs électromagnétiques émis par les antennes de téléphonie mobile en France : territoires ruraux et urbains, plaine et montagne, bâtiment ancien et moderne.
Une simulation numérique 3D d'abaissement des seuils sur la zone d'expérimentation, au sol et en façade des bâtiments, a ainsi permis d'identifier les points les plus exposés à l'intérieur du bâtiment pour réaliser ensuite des mesures détaillées de l'exposition en ces points.
Il en ressort que si les niveaux d'exposition mesurés peuvent varier selon l'environnement, le niveau médian reste faible, inférieur à 0,3 V/m. Cependant, quelques points, dit atypiques, montrent des niveaux plus importants pouvant atteindre jusqu'à 12 V/m à Courbevoie par exemple ou dans le 14ème arrondissement de Paris. " Ils sont toutefois, nettement inférieurs aux 41 à 61 Volts par mètre fixés par la réglementation française " précise le Ministère de l'Ecologie.
Ces valeurs limite d'exposition aux antennes relais, recommandées par les instances internationales et européennes, permettent théoriquement de protéger la population de l'échauffement des tissus du corps humain, qui est pour l'instant le seul effet biologique identifié pour l'exposition aux champs électromagnétiques émis par les antennes.
Cependant, pour Nathalie Kosciusko-Morizet, "même si les seuils réglementaires d'exposition ne nécessitent pas de révision en l'état actuel des connaissances, le Grenelle des ondes a néanmoins considéré que, dès lors que l'exposition globale du public aux antennes relais de téléphonie mobile peut être réduite, sans dégradation de la couverture ou de la qualité de service, et à des coûts économiquement acceptables, cette réduction doit être envisagée ".
La Ministre de l'Ecologie a donc décidé de lancer la seconde phase d'expérimentation dès le mois d'avril 2011 et qui va consister à évaluer sur le terrain les effets techniques d'un abaissement de puissance de l'exposition.
L'ensemble des 16 collectivités volontaires, sélectionnées en janvier 2010, sera bientôt concerné par le démarrage de l'étude sur leur territoire, les expérimentations devant être achevées à la fin de l'année 2011.
Elle a également annoncé, qu'en application de la loi de finances 2011 qui crée un nouveau dispositif de financement obligatoire par les opérateurs de téléphonie mobile, l'ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) lancera dès le premier semestre de cette année un appel à projets de recherche sur les radiofréquences pour un montant de 2 millions d'euros.
Enfin, tout riverain d'antennes relais pourra faire mesurer gratuitement le champ électromagnétique dans son logement à partir de 2012.
Pour en savoir plus : www.radiofrequences.gouv.fr
Hervé de Malières
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