Thomas Vieille nous plonge dans le grand Nord américain, probablement l’Alaska et nous raconte l’histoire d’Ellis Cutting, un fugitif sur lequel un contrat a été lancé. Mort ou vif !
Nous voici plongé dans un western haletant, à la suite d’un homme traqué, sur le qui vive.
L’histoire débute par le passage d’un fleuve sur lequel un pont est en construction mais dont le chantier est stoppé par l’arrivée de l’hiver, faisant les beaux jours d’un passeur, Charon dans l’âme, qui dicte la bonne aventure à ses clients. Ellis Cutting ne repassera pas sur l’autre rive.
Il arrive dans un ville gagné par la fièvre de la ruée vers l’or et croise la route de prospecteurs honnêtes, de maîtres chanteurs, d’un juge corrompu et de son sheriff fantoche. La soif de l’or attire aussi des artistes en tous genres et parmi eux une mère et son fils qui ont choisi de montrer un des tous premiers films… Mais le destin suit son cours impitoyablement et l’étau se resserre.
L’histoire est admirablement bien narrée, suspense, exotisme, et dynamisme sont au rendez-vous, l’humour n’est pas absent. Les dessins sont simples et efficace : une ligne claire moderne et assumée. Les couleurs font la part belle aux ambiances hivernales : brouillard et neige. Le froid glacé fige le lecteur et les images, mais les passions des hommes (or, vengeance, amitié…) dynamite le récit qui s’accélère vers la fin en une apothéose tragique (les références aux tragédies grecques sont assumées).
Un très bon western réussi pour un premier coup de maître de Thomas Vieille.
Sur le site de Gallimard, des billet sur Planète BD, dans le Grenier à Livres...
Les derniers jours d’Ellis Cutting
Thomas Vieille, Gallimard, collection Bayou, 2010 - 16,50 €
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