La vie et l’oeuvre du créateur français de Rayman, Michel Ancel, dans une biographie intimiste et fouillée.
Michel Ancel – Biographie d’un créateur de jeux vidéo français de Daniel Ichbiah (avec la collaboration de Sébastien Mirc), Pix’n Love, 196 pages, 16€
Après des volumes consacrés à Takahashi Meijin et à Gunpei Yokoi, la collection consacrée aux “grands noms du jeu vidéo” des indispensables éditions Pix’n Love quitte le Japon pour se tourner vers la France. Et plus précisément du côté de Montpellier, où vit et travaille Michel Ancel, le créateur de Rayman, cogéniteur des Lapins Crétins et concepteur (à la demande de Peter Jackson lui-même) du jeu King Kong.
Réputé secret – et rétif aux interviews –, Ancel s’est longuement confié à Daniel Ichbiah, l’auteur de La Saga des jeux vidéo. Le résultat est un ouvrage passionnant, richement illustré (comme toujours chez Pix’n Love) et dont les chapitres chronologiques sont entrecoupés d’entretiens avec de grands “témoins” (son frère, sa soeur, ses complices artistes ou programmeurs, des responsables d’Ubisoft).
Génération oblige – Ancel est né en 1972 –, c’est aussi une histoire particulière du jeu vidéo que raconte Ichbiah (comment il s’est développé, popularisé et industrialisé) à travers le parcours d’un jeune homme aussi précoce (premier jeu publié et premier enfant à 17 ans) que talentueux, dont le portrait se dessine par petites touches. Et dont les préoccupations changent avec les années, jusqu’à son chef-d’oeuvre Beyond Good and Evil (2003), le jeu de la maturité.
Aujourd’hui, Michel Ancel prépare le retour aux sources de son héros le plus fameux, Rayman, dans un nouvel épisode en 2D.
“Le fondement de ce projet est de retrouver des sensations de création comme l’on peut en éprouver lorsque l’on travaille en équipe réduite”, explique-t- il à Daniel Ichbiah.
Le fruit de son travail inspiré est attendu dans le courant de l’année.
Erwan Higuinen, Les inrocks