Quelles difficultés pour les gaz non conventionnels?

Publié le 09 février 2011 par Lenergiedavancer @Fil_energie

Avant même de commencer, l’exploitation de gaz non conventionnel (principalement gaz de schiste, mais également gaz de charbon, gaz de sables colmatés, « coalbed methane »…) fait débat en France. On sait que le sous-sol européen regorge de gaz non conventionnel, mais son exploitation semble bien problématique.

On parle de « gaz non conventionnels » car les méthodes d’extraction ne sont pas celles utilisées traditionnellement. Dans le cas du gaz de schiste, par exemple, la technologie consiste à effectuer un forage horizontal et à fragmenter les couches de schistes par injections hydrauliques.

Ce mode d’extraction nécessite l’utilisation d’une grande quantité d’eau pour atteindre le fond du gisement. En Europe, les gisements sont plus profonds qu’aux États-Unis, ce qui nécessite donc plus d’eau pour les atteindre, et les ressources en eau sont limitées, particulièrement en Allemagne, en Pologne et aux Pays-Bas, précisément les pays où les gisements sont importants. De plus, des solvants, détergents et métaux lourds sont injectés lors de l’extraction et ces produits se retrouvent dans les nappes phréatiques.

 
En Europe, le sol est également plus difficile d’accès pour des raisons réglementaires. En effet, il n’est pas possible en Europe de forer dans des zones protégées ni dans des zones urbaines, ce qui est le cas aux États-Unis. Aussi, en Europe, le sous-sol appartient généralement à l’Etat, alors qu’aux États-Unis, le propriétaire du terrain est aussi propriétaire du sous-sol, ce qui permet des forages plus rapides avec une législation moins contraignante sur les questions de sécurité.

On le voit, l’exploitation de ces nouvelles ressources promet d’être bien plus difficile en Europe qu’aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, l’exploration de la ressource a déjà commencé il y a quelques années, et aujourd’hui le gaz de schiste, par exemple, joue un rôle important dans le mix énergétique des Etats-Unis et du Canada. En Europe, les contraintes réglementaires, mais aussi géologiques apportent davantage d’incertitudes quant au potentiel économique de cette exploitation.

En effet, selon de nombreuses études, leur coût d’exploitation et de développement serait 2 à 3 fois plus élevé en Europe qu’aux États-Unis. Ce coût serait également supérieur à celui de l’exploitation du gaz conventionnel. Sans innovation technologique, ces gaz ne pourront ainsi pas encore devenir des arguments de poids lors des négociations avec la Russie.

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Mots-clefs :gaz, europe, cbm, shale gas, gaz de schiste, Etats-unis, exploitation, gaz non conventionnel