Dans ce cadre d’affolement musical est né une multitude de copycats, dont une simple page ne suffirait pas à résumer la liste. Quelques bons, mais surtout du mauvais, où tout du moins du médiocre. Certains peuvent cependant se vanter d’échapper à la règle. C’est d’ailleurs le cas de ▼▲▼ Vagina Vangi quine partait pourtant pas forcement gagnant. En usant la corde des pseudos à symbole et des pochettes patchwork, le jeune Russe derrière l’entité synthé-goth ne donnait pas vraiment dans l’audace et la témérité. Par chance, la musique, elle, ira au-delà des préjugés. Benighted United est un ovni aussi cauchemardesque que carré. Un frisson d’angoisse perpétuel qui saisit l’échine, sans vouloir lâcher son étreinte. Pied-de-nez aux multitudes crews californiens, pour la plupart (mais ce n’est qu’un détail), ▼▲▼Vagina Vangi installe un climat de terreur permanent à travers une techno sombre qui semble jouée au ralenti. Les beats claquent comme des coups de masse tandis que les chants nous entraînent yeux bandés au fond des abysses. Pendant horrorcore d’un genre qui ne respire pas foncièrement la gaieté de vivre, cet EP n’est pas seulement un sound-design pour péloche de série B, mais une véritable usine à sabbath. Un amoncellement de cantates funestes scandées par des psychopompes enragés, qui depuis leur lugubre demeure illustrent notre dernière transe. Benighted United est un objet maléfique duquel on ne s’échappe pas et contre lequel il serait bien difficile de lutter. Un véritable tour de force pour ce Ruskovsans label qui coiffe pourtant au poteau nombre de concurrents.
Audio
Tracklist
▼▲▼ Vagina Vangi – Benighted United (2011)
1. From Darkness
2. Servants of Death
3. To Bleed
4. Christ