Voici une note de synthèse très intéressante quant à l’état des usages numériques, diffusée par le gouvernement, et trouvée sur e-alsace (par contre, pas de lien vers la source). Elle a été rédigée à partir de plusieurs études, dont vous trouverez les références à la fin. On y parle de l’accès à internet, de l’équipement des ménages, des tendances et pratiques digitales et du développement du e-commerce.
La généralisation de l’accès à Internet et de son utilisation
L’accès à Internet est aujourd’hui largement répandu. Le nombre de personnes disposant d’une connexion Internet à domicile a augmenté de façon continue: elles représentaient 31% de la population en 2003, 36% en 2004, 40% en 2005, 45% en 2006, 55% en 2007, 61% en 2008, 67% en 2009 et 71% en 2010. L’équipement en ordinateur fixe est de plus en plus couplé à l’équipement internet, de façon quasi-systématique.
Il faut dire que la quasi-totalité des ordinateurs sont aujourd’hui connectés à Internet, ce qui était moins le cas auparavant, et que l’accès se fait en haut débit (70%), essentiellement via l’ADSL (92%), dont la couverture s’est considérablement accrue ces dernières années.
L’accès à l’internet fixe à domicile en France est parmi les plus élevés en Europe. Selon l’Eurobaromètre de novembre 2009, le taux d’équipement des ménages français est de 65%, en 6ème position des pays de l’UE et 8 points au-dessus de la moyenne des pays européens.
En parallèle, Internet occupe une place de plus en plus importante dans la vie quotidienne des Français : 85% des personnes interrogées déclarent déjà être allées sur Internet, dont 78% dans la semaine précédant l’enquête.
Selon les estimations du Crédoc, trois personnes sur quatre (74%, +4 points par rapport à 2009) déclarent se connecter à Internet tous modes de connexions confondus (au domicile, au travail ou en mobilité), soit près de 40 millions de personnes (3 millions de plus que l’an dernier). L’accès à domicile reste toutefois le plus important et le plus en croissance (68%, +6 points).
Aujourd’hui les trois quarts des individus disposant d’un accès à Internet à leur domicile l’utilisent tous les jours, 16% en font un usage hebdomadaire et 5% seulement ne l’utilisent jamais. Ils étaient seulement 48% à l’utiliser quotidiennement en 2004 et 65% en 2007, preuve que l’usage d’Internet s’est diffusé peu à peu dans les habitudes des Français.
Internet s’est installé dans le paysage des médias: les personnes qui disposent d’une connexion internet déclarent passer presque autant de temps sur Internet que devant leur TV (15h par semaine pour Internet vs. 17h pour la télévision). Parmi les plus grands utilisateurs d’Internet se trouvent les cadres et professions intellectuelles supérieures, ainsi que les adolescents.
L’ordinateur fixe est au centre des équipements et des usages, mais émergent de nouveaux terminaux et l’ère du multi-écrans
L’ordinateur fixe est l’équipement le plus courant, aussi répandu chez les CSP + (69%) que chez les CSP– (71%), c’est le point d’entrée principal pour tous les usages, il constitue l’écran de référence. 80% des Français possèdent au moins un ordinateur, 62% un ordinateur fixe, 50% un portable, 21% un fixe et un portable, 28% une console de jeu fixe, 20% un smartphone , 16% une console mobile et 8% un mini ordinateur portable.
Selon le Crédoc, 3 Français sur 4 sont équipés d’au moins un ordinateur à domicile (76%), dont une part croissante disposant d’un ordinateur portable (44% en 2010 vs. 21% en 2007). L’accumulation d’équipements se développe : 27% des 12 ans et plus ont accès à plusieurs ordinateurs à domicile, cette proportion atteint même 55% chez les 12-17 ans.
Ce phénomène est perceptible sur les ordinateurs (le plus courant étant l’association ordinateur fixe et portable), mais pas seulement. Le ‘multi-équipement’ se développe parmi certaines franges de la population : par exemple, si 19% des Français possèdent au moins un ordinateur et un smartphone, cela concerne 27% des CSP+ et 37% des moins de 35 ans.
Cette tendance s’accompagne de nouveaux usages, ‘multi-écrans’, liées à la possibilité de se connecter à Internet depuis un ordinateur, mais aussi depuis un téléphone mobile, une télévision ou une console de jeux.
La proportion des individus disposant d’un mobile qui s’en servent pour naviguer sur Internet a doublé en deux ans et s’établit à 15%, soit 7 millions de personnes. Les possesseurs de smartphone l’utilisent ainsi souvent pour les réseaux sociaux (consulter son profil- 36%, y poster du contenu- 33%), leurs mails (26%) et le streaming (télévision par internet- 26%). Cela répond au besoin grandissant de partage et d’instantanéité des échanges.
Les usages quels qu’ils soient – achat en ligne, jeux en réseau, gestion de messagerie, utilisation de logiciels de bureautique, réseaux sociaux, …- passent encore toutefois principalement par l’ordinateur fixe au domicile.
Les nouvelles tendances des pratiques digitales
Le boom des communautés, blogs, chats et réseaux sociaux
Selon l’étude Acsel/ Caisse des dépôts, on assiste à une véritable diversification des canaux de communication : l’email est utilisé chez une large majorité de la population (64%), suivi de la messagerie instantanée et des réseaux sociaux (36%), ainsi que les blogs/ forums (24%).
Aujourd’hui, près de 4 jeunes sur 5 entre 12 et 24 ans ont déjà participé à des réseaux sociaux comme Facebook, MySpace ou LinkedIn au cours des douze derniers mois. Plus du tiers de la population française de plus de 12 ans est inscrite sur un réseau social (36% des Français, contre 23% l’année précédente), soit 7 millions de nouveaux utilisateurs par rapport à 2009, une très forte progression.
Twitter est un exemple de réseau social qui a connu un important développement ces dernières années. Selon l’enquête Ifop, les utilisateurs sont avant tout des hommes (68% des utilisateurs) et des cadres (50%). Confidentielle en 2007 (9%), l’inscription a doublé en 2008 (18%) et explosé en 2009 (46%) au moment de la crise iranienne, puis est revenue à 27% d’inscriptions nouvelles en 2010. En moyenne, l’utilisateur de Twitter suit 261 personnes et est suivi par 351 « followers ». Trois quarts des utilisateurs publient quotidiennement, en majorité via une application sur téléphone (69%), un site web (67%) et une application PC/ Mac (59%). Loin d’être un effet de mode, c’est une réelle innovation pour 81% des personnes interrogées. 96% d’entre eux jugent l’outil utile, et même 56% ‘très utile’, surtout pour ‘la diffusion d’information en exclusivité’ (94%, dont 70% ‘très utile’), ‘la création de trafic sur internet’ (91%) et le ‘Live Tweetting’ (85%). Les deux principales dimensions de Twitter sont la vitesse et le partage (respectivement 23% et 18% associent Twitter à ces deux mots).
Le développement des achats et de la banque en ligne (e-commerce et e-banque)
Le commerce électronique (vêtements, livres, musique, voyages etc.) a été utilisé en 2010 par 44% des Français, un chiffre en progression constante depuis 2004 (17% en 2004). Chez les internautes, la part d’acheteurs en ligne au cours des 12 derniers mois atteint 60%, elle a doublé en 6 ans (vs. 32% en 2004). De façon générale, la propension à acheter sur internet augmente avec le diplôme et le revenu.
L’usage de la banque en ligne est également très répandu : 80% des internautes consultent leurs comptes bancaires sur Internet (54% sur l’ensemble de la population française), dont 62% ‘souvent (42% sur l’ensemble de la population).
- L’essor des services en ligne à l’ère de l’e-administration
Internet prend tout son sens pour la facilitation des démarches administratives (gain de temps, limitation des déplacements, préparation des dossiers en amont…).
Le nombre de personnes effectuant des démarches administratives et fiscales sur Internet a quasiment doublé en cinq ans, passant de 12 millions de personnes en 2005 à 23 millions en 2010 (22% de la population il y a cinq ans, contre 43% aujourd’hui). Cette part atteint 58% chez les internautes (vs. 40% en 2005).
La moitié des individus a recherché des informations administratives sur Internet (58% des internautes), un tiers des Français (44% des internautes) a demandé des documents administratifs par ce moyen (actes d’état civil, extrait de casier judiciaire, certificat de non gage…) et 28% des Français ont télé-déclaré leurs revenus (37% des internautes). L’administration annonce en 2010 10,4 millions de déclarations par internet contre 9,7 millions en 2009.
Selon l’étude Acsel/ Caisse des Dépôts, les démarches les plus courantes sont la déclaration d’impôts, puis la consultation des comptes de sécurité sociale et de la Caf ainsi que la consultation des annonces sur le site du Pôle Emploi.
Les internautes et la confiance numérique
L’expansion de ce type de pratiques n’est pas sans enjeux en termes de sécurité.
Les risques perçus sont sensiblement les mêmes, que l’on soit internaute ou non, et portent principalement sur l’identité/ les données personnelles.
Dans le secteur du e-commerce et de l’e-banque, les individus sont sensibles au risque de piratage de données (45% des internautes dans le e-commerce, 20% dans l’e-banque), et dans une moindre mesure au risque de consultation de données personnelles, voire d’utilisation abusive/ frauduleuse.
En ce qui concerne l’e-administration, l’usurpation est le 1er risque perçu tant par les internautes que par les non internautes, même s’il reste faible du fait de la confiance solide accordée aux acteurs publics (16% pour les non internautes, 9% chez les internautes).
Les internautes cherchent à se protéger : plus d’un tiers des internautes fournissent des informations volontairement erronées lorsqu’ils remplissent des formulaires en ligne, principalement pour éviter la publicité (64%) et préserver leur anonymat (60%).
Mais en réalité ils acceptent assez facilement de transmettre des données personnelles en ligne : leurs noms, prénoms (94%) et n° de téléphone (82%), leurs données bancaires (63%) ; en revanche, ils sont plus réticents sur la carte d’identité (51%), les informations sur la vie personnelle (49%) et sur la santé (29%). Ils sont davantage prêts à fournir des informations personnelles en ligne relatives à l’état civil et à la santé aux collectivités locales et à l’Etat qu’aux autres interlocuteurs privés (sites de vente, banques, opérateur télécom, réseau social…).
Au global, la confiance numérique des internautes est élevée, en particulier vis-à-vis de l’administration en ligne : elle atteint 86% pour l’e-administration, 69% pour l’e-banque, 51% pour l’e-commerce.
Les résultats ci-dessous sont issus de plusieurs enquêtes :
- Etude Microsoft/ TNS-Sofres sur les enjeux numériques, réalisée les 30 novembre et 1er décembre 2010 par téléphone, auprès d’un échantillon national de 1000 personnes, représentatif de l’ensemble de la population âgée de 15 ans et plus,
- Etude Ifop sur Twitter, réalisée en ligne du 18 octobre au 4 novembre 2010 auprès d’un échantillon de 306 utilisateurs de Twitter,
- Etude sur la diffusion des technologies de l’information de la communication dans la société française, réalisée par le Crédoc pour le Conseil général de l’Industrie, de l’énergie et des technologies et l’ARCEP. Enquête réalisée en face à face en juin 2010 auprès de 2230 personnes représentatives de la population de 12 ans et plus,
- Etude sur la confiance des Français dans le numérique, baromètre réalisé par l’IDate pour la Caisse des Dépôts- ACSEL en octobre 2009, en ligne auprès de 700 internautes et par téléphone auprès de 300 non-internautes, représentatif de la population âgée de 15 ans et plus.