ARTICLES du CIPPSPORT - Préparation physique en Va'a ou pirogue polynésienne.
Fiche 1 Va'a - Découvrez le Va'a et ses spécificités physiques.
Présentation
Le Va'a est une discipline sportive polynésienne arrivée en France, à Toulon, dans les années 90. Ce sport s'est ensuite développé par le biais de la Fédération Française de Canoë Kayak (FFCK). Déjà très pratiqué dans le pacifique, ce sport existe aussi en compétition :
sur des embarcations polynésiennes d'environ 150 kilos, avec balancier de 6 places (dites V6),
sur des embarcations monoplaces avec balancier (dites V1).
En France, les compétitions organisées sont de deux types :
celles de vitesse : 500m, 1000m et 1500 m,
celles de longues distances, de 21 à 65 km.
Q? Quelles sont les qualités physiques spécifiques mises en jeu en compétition ?
La puissance et l’endurance de force sont les qualités essentielles en pirogue (Mattos & Middleton,2000) :
L'endurance de force est requise en pirogue afin de maintenir un effort contre résistance constant pendant des courses qui durent de 1h30 à 5h. Du point de vue énergétique, le métabolisme aérobie est principalement sollicité (capacité aérobie) pour ces distances. Par contre, en ce qui concerne les courses de vitesse ( de 2 à 7 minutes), le rameur doit capable de développer une puissance aérobie et une capacité lactique suffisantes pour être performant.
La vitesse est requise lors du retour de rame (phase aérienne). Le retour doit être dynamique. On développera essentiellement la vélocité qui se traduit par l’amélioration de la fréquence gestuelle alliée à une puissance importante à chaque coup de rame.
La souplesse est requise afin d'améliorer l'efficacité du geste tant pour le travail technique que pour celui en puissance. En effet, à l'effort, lorsqu'un muscle est étiré une certaine quantité d'énergie est emmagasinée, puis restituée lors de sa contraction (Cavagna et coll. 1968). Une plus grande amplitude d'étirement permet donc d'obtenir un plus grand stockage d'énergie élastique et par la même une contraction musculaire plus intense (Handel & coll.1997; McHugh & coll. 1999). C'est pourquoi, la souplesse sera à travaillée en complément du travail de force pour conserver une bonne élasticité des chaînes musculaires postérieures ainsi que pour la récupération.
La coordination est requise en pirogue pour ramer de manière synchronisée d’un côté et lors des changements de côté appelés "tares". Tous les 10 coups de rames environ, on change de côté, ce qui nécessite de la part de chacun, une synchronisation parfaite de la gestuelle avec le rameur qui situé devant soi.
La force est requise en pirogue lorsque l’on exerce une traction sur la rame afin de propulser celle-ci.
Q? Et d'un point de vu sportif pouvez-vous nous donner plus de détails sur ce sport encore peu connu aujourd'hui?
En France, cette discipline est progression chaque année. Affilié à la FFCK, il y a des championnats du Monde qui se déroulent en général dans le Pacifique. C'est une discipline extrêmement physique car elle impose d'être endurant et puissant à la fois tout en ayant un mental d'acier. En résumé c'est une discipline de ''guerrier' (maori)!
Article rédigé par :
J-R FOY
manager du CIPPSPORT
Rachid ZIANE
Co-auteur du livre
« Sport, Santé et Préparation Physique »
Edition Amphora