Décalage

Publié le 09 février 2011 par Jfa

Est-ce dû à l’âge ? Je me sens en ce moment totalement décalé, loin, très loin d’un certain nombre d’évènements. Cela ne durera pas mais c’est une expérience intéressante.

Oh, je ne le suis pas pour ce qui concerne les suites (encore longues et douloureuses) pour au moins une partie des populations, de la crise financière. Je ne le suis pas davantage face à ce formidable espoir qui se lève avec les évènements tunisiens et égyptien, en attendant les autres, ni avec bon nombre de publications actuelles, notamment celles des “vieux” (au sens, plein de respect, qu’emploient les mélanésiens): Hessel, Morin, Alphandéry, pleines d’espoirs…

Non, je suis atterré  des moeurs politiques locales, notamment à gauche, n’ayant plus, depuis longtemps, d’illusions sur ce qui se passe à droite: ces petits appétits, ces petites manipulations, ces gros mensonges. Je suis loin, très loin, du spectacle des Cantonales dont on sait l’intérêt qu’elles ont pour les français (attendons-nous à une abstention autour de 60%), contrastant avec l’agitation des candidats et leurs groupies. Les comportements obsolets, voire moisis dont ils font preuve, la satisfaction optimiste qu’ils s’efforcent d’afficher, l’importance disproportionnée qu’ils essaient de donner à cette échéance, ne m’amusent même plus.

L’appartenance, encore très récente des Ben Ali, Gbagbo, Moubarak à l’Internationale Socialiste me laisse, pour le moins, dubitatif. Quand aux empoignades au sommet dans la perspective présidentielle, tant au PS qu’à EELV, elles me semblent surréalistes, surtout quand on connaît les enjeux de cette échéance. Même le spectacle de Mélanchon face aux médias me fatigue, tant il est surjoué.

Réduire la politique à ça me donne presque la nausée. Et je suis maintenant certain de ne pas aller voter en Mars pour cette pitrerie d’autant que je suis partisan, depuis près de 30 ans, de supprimer les Conseils Généraux.

Nausée aggravée par les flatulences verbales de notre Président dès qu’il s’agit de cacher les piètres résultats de sa politique sécuritaire et surfer sur l’émotion, ou les incongruités de notre ministre des affaires étrangères pour essayer de transformer une série de gaffes minables en comportement responsable. Et on apprend maintenant que F. Fillon aurait utilisé un avion gouvernemental égyptien pour ses vacances égyptiennes de Noël dernier. On comprend mieux qu’il défende MAM bec et ongles… Ces tristes cirques me lassent maintenant encore plus qu’ils ne m’indignent.

Heureusement, il reste les (nombreux) amis (es) avec lesquels (les) nous rions de tout ça, les livres, quelques revues et quelques endroits où on peut avoir des conversations sérieuses. Enfin, laissons passer les cantonales et on verra après.

- “Retour au collège : ma journée en ZEP pour des ateliers d’écriture”, Rue 89. Nous avions fait venir Mabrouck à l’Université Populaire 06.

- “Les formes de la violence”, La vie des idées.