La salle du théâtre de la Maison des Métallos était archi-comble hier soir pour la 3ème rencontre : La culture pour qui ? : pour tous, pour chacun ?
En un sens, c’est un paradoxal succès sur l’agenda politique du Ministère, que d’avoir réussi à déplacer le débat (si peu consistant fut-il) sur son terrain, autour de son « étendard » selon le mot du conseiller du Ministre.
Parmi de nombreux propos fort pertinents, la secrétaire nationale du P.S. a, quant à elle, insisté à juste titre sur le caractère essentiel de la « transmission culturelle » tandis qu’un autre intervenant s’inquiétait de la moyenne d’âge de la tribune (pour la salle, c’était à peine mieux, la preuve j’y étais!).
La question cruciale est, en effet, moins celle de l’étendard (ou de la « défense de nos professions ») que du passage de témoin.
Aujourd’hui donc, sans céder au présentisme ou au jeunisme, La Cité des sens fait place à lé génération montante et emprunte le titre de cette note à l'initiative des étudiants du Master 2 de développement culturel de la ville de L’Université de La Rochelle (et, sans doute, de leurs excellents professeurs).
La culture en mauvais Etat ?
Vendredi 25 mars, 10h00 - 12h30 / 14h15 - 16h15
Faculté de Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines
Université de La Rochelle, 1 parvis Fernand Braudel.
Dans notre pays, l’Etat a joué un rôle important en faveur du développement culturel. Ce rôle d’impulsion et de modélisation a été décuplé par la volonté des collectivités locales de s’engager fortement dans cette politique.
Aujourd’hui, le rôle de l’Etat en matière culturelle est discuté. Certains affirment qu’il amorce un retrait volontaire - qu’il se désengage -, d’autres soulignent que ce relatif effacement est plutôt la conséquence d’une montée en puissance des collectivités locales qui amoindrit son rôle historique.
Ces interrogations surviennent au moment où notre pays connaît, comme beaucoup d’autres, des difficultés majeures de financement public, consécutives à la crise financière, puis à la crise économique.
Nos rencontres interviennent également après l’adoption d’une loi portant réforme des collectivités locales qui a préservé pour la culture une compétence partagée entre toutes les collectivités publiques mais qui incite les collectivités locales et l’Etat à mieux organiser leurs financements croisés.
Le Master Tchat 2011 intitulé : La culture en mauvais Etat ? (avec un E majuscule, s’il vous plaît !) aborde ces questions avec sérieux et parfois malice. Il est conçu comme une série de conversations ouvertes à la participation du public.
Jérôme Bouet, inspecteur général des affaires culturelles, auteur d’un rapport remis au Ministre de la culture intitulé : « 21 propositions pour relancer le partenariat entre l’Etat et les collectivités territoriales », débutera cette journée.
Il sera rejoint par Maxime Bono, Député-maire de la Rochelle et Dominique Ducassou, Adjoint à la culture de la mairie de Bordeaux, pour une première conversation autour de la question : « De quel Etat les politiques culturelles locales ont-elles encore besoin ? »
En fin de matinée, Laurence Brunet-Hunault, sémiologue-linguiste et Jérôme Rouger, comédien, s’empareront du langage utilisé en matière de politique culturelle - des relations entre partenaires - pour traiter de la question : « La posture et le discours des acteurs politiques ont-ils un sens ? »
Nous débuterons l’après-midi en compagnie de Marie-Odile Bouillé, Députée de la Loire-Atlantique, Catherine Morin-Desailly, Sénatrice de la Seine-Maritime et Yves Beaunesne, directeur du centre dramatique de Poitiers, auxquels nous poserons la question : « A-t-on encore besoin d’une grande politique nationale en faveur de la culture ? »
Puis nous recevrons Marie-France Garaud, Présidente de l’institut international de géopolitique. Nous prendrons alors une nécessaire distance par rapport à notre sujet en lui posant une question plus cruciale : « Y a-t-il encore un Etat ? »
Organisé par le Master 2 Développement Culturel de la Ville
Courriel : promo.m2dcv@gmail.com
Marie-France Garaud, si, si...vous avez bien lu! Ces jeunes gens n’ont décidemment peur de rien ni de personne.
° ° ° ° °
Autre contribution du jour, elle a pour titre :
Pour une politique d’autonomie culturelle.
Le ministère de la Culture paraît connaître une crise latente que la gauche au pouvoir devra enrayer. Pour ce faire, il conviendra de modifier le cadre au sein duquel est pensée l’intervention même de l’Etat en matière culturelle.
Une politique de gauche en matière culturelle ne doit pas simplement se tourner vers l’ambition de la création, mais également vers une égalité réelle en matière d’accession à la culture. Pour ce faire, l’attention du professionnel doit se tourner vers celui à qui s’adresse la culture : le spectateur.
Nous proposons une politique d’autonomie culturelle, qui vise à placer le spectateur au centre du système.
La politique d’autonomie culturelle sera une politique d’acquisition de compétences culturelles dont l’ambition est de créer des habitudes en matière culturelle.
Elle sera également une politique de décentralisation culturelle, visant notamment à faire émerger des temples de la culture en différents endroits du territoire. Télécharger le texte.
Oui, c’est frais, on aimerait bien nuancer ou amender ici où là. Mais ne boudons pas le plaisir d’entendre d’autres voix, celles de nouveaux venus. .On les trouve sur le site du club Changer la gauche, qui mérite qu’on s’y attarde. Un seul exemple de l’aplomb de ces jeunes gens (et jeunes filles… normaliens et normaliennes pour la plupart) :
La prochaine victoire de la gauche doit être une victoire
culturelle. Reconnaissons enfin qu’il est inutile de réfléchir à quelque mesure précise si ce n’est pas, préalablement, tout le socle des valeurs dans lesquelles elle s’ancre qui
a été repensé.
Avec sa candidate, le parti socialiste a défendu cent propositions lors de la dernière campagne présidentielle : une seule aurait suffi, si elle avait été seulement mûrie.
Royal, non ?
° ° ° ° ° °
Wikio
Seek-Blog Blog Culture générale