Comment le dire ? Bravo ! Merci ! Enfin ! L’ouvrage « Pour une révolution fiscale » (La République des idées, Seuil) de Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez, tous trois professeurs d’économie, est un vrai régal en même temps qu’un outil de travail et de réflexion qui devient essentiel pour quiconque s’intéresse à la fiscalité en France.
Lié à un site internet dont il faut également vanter les mérites, ce livre qu’on se gardera de vouloir résumer ici – procurez-vous le vite – apporte, d’abord sous forme synthétique et précise, des éléments d’information et de chiffrage qui bouleversent l’idée que l’on se fait généralement des impôts :
- L’impôt sur le revenu en France – le seul théoriquement progressif – est en train de dépérir (mité qu’il est d’autant de niches fiscales que de complications bureaucratiques). Il rapporte de moins en moins et, en proportion du revenu national, il est l’un des plus faibles des pays développés (guère plus de 3%).
- Si l’on additionne tous les impôts et prélèvements (impôts directs, impôts sur la consommation, cotisations sociales, impôts sur le patrimoine), un constat s’impose : la fiscalité française favorise les plus riches ; un taux d’imposition de 45% pour un revenu de 1 700 euros par mois, ce même taux régressant à 35% pour un revenu mensuel de 63 000 euros. Et elle privilégie délibérément les revenus du capital par rapport à ceux du travail.
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