J’avais aussi une magnifique maison de poupée, confectionnée par ma mère.
J’y ai joué je ne sais combien d’heures. Le mobilier était délicieux.
Jouet d’enfant choyée. Jouet d’enfants riches dans la nouvelle du même nom de Katherine Mansfield, La Maison de Poupée.
Dans ce récit, qui mêle comme toujours subtilité des sensations et cruauté de celles-ci, est radiographié le conflit des classes sociales à travers deux duos de fillettes : les Burnett (les riches ayant bénéficié de cette maison de poupée) et les Kevley (rejetées car filles de blanchisseuse au mari absent donc suspect). Malgré l’humiliation constante qu’elles essuient, les deux pauvres fillettes meurent d’envie, elles aussi, à leur tour, d’aller voir cette fameuse maison de poupée que les Burnett font méthodiquement visiter à chaque enfant de l’école.
Mais dans cette société pétrifiée et anxieuse, la pauvreté oppresse littéralement les riches ; elle les agresse. Alors il faut agresser en retour.
La fin de cette nouvelle me déchire invariablement le coeur.