Chronique du mardi 8 février 2011.
L’équipe de France qui doit affronter l’Irlande a été donnée, ce mardi matin. Surprise ! Damien Traille revient au centre et Clément Poitrenaud est titulaire à l’arrière. C’est, effectivement, la composition d’équipe qui a joué contre l’Ecosse, après la sortie de Maxime Mermoz, qui débutera contre l’Irlande. Logique ? Ben non, justement. Explications.
Un message désastreux envoyé au joueur :
En décidant de titulariser à l’arrière Clément Poitrenaud à la place de Damien Traille, Marc Lièvremont envoie un message désastreux à ces joueurs. Ce choix, qui est à l’opposé de celui de la semaine dernière, est la preuve du manque de constance de l’entraîneur français et du fait qu’il n’a encore aucune idée de l’équipe de France qui débutera la Coupe du Monde, le 10 septembre prochain. Il prouve seulement que le choix de Damien Traille à l’arrière était fait par dépit et que Marc Lièvremont ne fait pas entièrement confiance à Clément Poitrenaud.
Où est la soi-disant ligne de trois-quarts rêvée par l’entraîneur Français ? Même s’il manque un joueur, celle-ci n’est pas censé bouger au-delà du changement poste par poste, puisqu’elle est rêvée. Il est vrai que l’on peut avoir plusieurs rêve par nuit et que, apparemment, l’arrière Toulousain est apparu dans le sommeil du sélectionneur en ce début de semaine.
Mais le pire, c’est pour Yannick Jauzion. Après avoir été un des joueurs cadre qui a le plus régulièrement fait parti de l’équipe, celui-ci découvre qu’il n’est que le 3ème choix de Marc Lièvremont. C’est dur mais, à la limite, le problème n’est pas avec le joueur Toulousain, lui-même. C’est avec tous les autres joueurs cadres que la confiance n’est pas prête d’exister. Après qu’Imanol Harinordoquy soit passé du statut de capitaine à celui de non sélectionné en moins de 3 semaines, voilà le tour de Yannick Jauzion. Tant que les joueurs ne seront pas dans l’avion à destination d’Auckland, il ne faut pas s’attendre à ce que le sacrifice collectif soit total de leur part. Ceux-ci vont d’abord penser à eux et à leur propre performance, avant de penser collectif et sacrifice. C’est normal en cette période pré-Coupe du Monde, mais le sentiment n’en est que plus renforcé par le comportement du sélectionneur.
La confusion porte aussi sur le jeu :
Marc Lièvremont a ressorti du chapeau, ce mardi matin, le cinq huitième pour expliquer le positionnement de Traille au centre. Le problème c’est, qu’il y a une semaine, il tenait le discours totalement inverse pour expliquer le choix d’une paire Mermoz – Rougerie. On pourrait mettre ce changement sur le choix de l’intelligence situationnelle qui veut que Mermoz – Rougerie est une paire qui va bien face à une équipe joueuse comme l’Ecosse et un choix Traille ( ou Jauzion ) – Rougerie est plus adapté dans un contexte Irlandais où la pluie, le vent et le jeu au pied sont souvent de rigueur. Mais j’ai un doute. Est-ce à dire que Marc Lièvremont veut une équipe de France caméléon qui ne fait que copier ses adversaires : une équipe qui part dans un jeu endiablé parce que son adversaire Ecossais le lui impose et se focalise sur occupation du terrain et pression à partir de coups de pieds haut contre l’Irlande ? Ce n’est pas ce qu’il dit depuis 3 ans mais c’est ce qu’il semble faire sur ce Tournoi.
Le problème, c’est que nous sommes en année Coupe du Monde et que, ce qui importe maintenant, c’est d’avoir des certitudes en termes de jeu et des hommes pour faire ce jeu. Que Lièvremont soit obligé de remplacer Mermoz blessé, c’est un fait. Qu’il n’ait pas d’autres choix que des joueurs comme Traille ou Jauzion qui ont un profil très différent, c’en est un autre. Mais qu’il ne nous fasse pas le coup du commercial qui retombe toujours sur ces pieds en nous ventant les mérites du 5/8ème cette semaine, après, la semaine dernière, nous avoir dit quasiment le contraire pour venter le choix de la paire Mermoz – Rougerie.
Une chose est sûre, l’équipe de France a besoin de certitudes pour avancer. Avec des victoires, c’est mieux, mais ce sont surtout des certitudes sur la structure de son jeu qui feront avancer et progresser le groupe en vue de la Coupe du Monde. Avec cette sélection, une chose est maintenant certaine, l’équipe de France continue à naviguer à vue…