La controverse avec les juges fait partie de la stratègie électorale de Nicolas Sarkozy pour 2012 : cliver.

Si le mouvement de colère des magistrats (lequel est à mon avis pleinement justifié), devait s'inscrire dans le temps, nous pourrions connaître une crise majeure de nos institutions qui verrait s'opposer le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire. Nous y allons tout droit et nous voyons déjà les conséquences sur l'état de notre justice, sans compter les dégâts que cela fait au niveau politique, l'extrême-droitel'extrême-droite étant bien silencieuse en ce moment.

Pour autant, cette polémique ne doit rien au hasard. Elle ressort d'une stratégie mise au point depuis 2002 par celui qui était alors ministre de l'intérieur, c'est à dire, cliver, diviser les Français entre eux. L'objectif à l'époque était clair, il s'agissait de rester en permanence au centre de l'actualité, de donner l'impression du mouvement, d'être celui qui allait faire bouger les choses. Depuis 2007, les Français ont bien compris qu'il n'y avait là qu'agitation et forfanterie. Pour autant, le chef de l'Etat n'a pas changer de méthode, mais cette fois-ci, l'objectif est différent.

Il s'agit en effet de remonter dans les sondages. Ces prédécesseurs François Mitterrand et Jacques Chirac, quand ils se sont déclarés candidats à un deuxième mandat, ont eu pour stratégie de se placer au-dessus des débats, de se montrer rassembleurs et protecteurs. Nicolas Sarkozy a bien essayé ces derniers mois, mais cela ne marche pas avec lui. D'abord parce que cela ne correspond pas à son tempérament, mais surtout parce qu'il y a une telle animosité envers lui que plus personne ne peut envisager de l'imaginer en président protecteur.

Il en revient donc à ses fondamentaux, à la seule chose qu'il sait faire : diviser. Et si on regarde bien les commentaires laissés sur les sites d'information à propos de la fronde des juges, cela fonctionne encore. Nous avons un déferlement de propos haineux et revanchards envers les magistrats qui, je le crois malheureusement, sont le reflet de la pensée d'une grosse moitié des Français. C'est là l'objectif de Mr Sarkozy. Alors que sa cote de popularité flirte avec les abysses, il se trouve encore une moitié de Français pour soutenir ses propos.

La méthode est dangereuse puisqu'elle crée des blessures profondes dans le pays, mais on a bien compris que Mr Sarkozy n'était pas là pour servir l'intérêt de la nation, mais le sien et celui de quelques uns de ses amis les puissants. Et pour cela, il est prêt à tout. La campagne électorale de 2012 est d'ores et déjà commencée, et elle va être immorale, nauséabonde et détestable.

Sur le sujet :

andree oger conseillère générale communiste de l'Eure, revient sur la fronde des magistrats, voie militante aussi.

Sur d'autres sujets :

turandot pose une question : y aurait-il eu un krach à la bourse le 27 décembre sans qu'on nous le dise ?

Un mystère chez panier-de-crabes : des animaux meurent massivement dans les paturages américains.

jef revient sur l'opposition entre réel et virtuel.