Ismaël Wonder est tout d’abord Ismaël Cissé, Enfant de Sakassou ma ville natale située au centre de la Côte d’Ivoire. Mon père est ivoirien et quant à ma mère elle est malienne et originaire de Mopti.
Avant d’entamer la musique avez-vous fait des études ?
Pour ce qui concerne les études, j’ai passé par l’école coranique étant donné que mon père était Maître d’école coranique.
A quel âge avez-vous commencé à prendre goût à la musique ?
Je dirai que le goût pour la musique m’est venu à l’âge de dix ans et c’est à treize ans que j’ai commencé à faire des prestations en aca pela dans les « Boom Boom » c'est-à-dire les soirées dansantes à notre époque. Apprécié pour ma voix, les gens m’encourageaient de me lancer dans la musique et c’est à partir de quatorze ans que commence une folle ambition musicale.
Quelle fut la réaction des parents ?
Comme j’ai eu à le dire, mon père étant Maître coranique fut le premier à s’opposer. Et c’est à partir de cet instant qu’il me répudia de la famille. Alors je suis allé m’exiler chez mon ami qui se trouvait à Abidjan où j’ai fait pas mal de petits boulots pour pouvoir réaliser mon rêve.
Comment s’est passé l’exil ?
Vous savez, ce n’est pas du tout facile pour un enfant de quinze ans de s’exiler. J’ai eu à faire pas mal de petits boulots pour obtenir de l’argent juste pour réaliser mon rêve, qui était de devenir un grand artiste comme Alpha Blondi que j’appréciais beaucoup à cette époque.
N’Avez-vous pas envisagé de retourner dans la famille ?
Bien sûr que si, seulement je craignais toujours. Lors de la sortie de mon premier album à l’âge de quinze ans, j’ai commencé à faire des tournées et pendant celles-ci, l’ami de mon père m’a invité à un concert à Sakassou. Craignant mon père, j’ai aussitôt refusé. L’ami de mon père me rassura d’arranger les choses avec mon père ce qui fut le cas.
Après la réconciliation avec votre père que s’est-il passé ?
Après cette réconciliation mon père a enfin compris que le chemin de la musique était mon destin. Il accepta cette vocation tout en m’accordant sa bénédiction en me demandant de lui promettre de ne jamais abandonner ma religion (L’Islam) ni de toucher à l’alcool et la drogue. Promesse que je tiens jusqu’à présent.
Comment avez-vous obtenu votre premier contrat ?
Mon premier contrat, je l’ai obtenu à travers la Star Oumou Sangaré qui m’a présenté à un producteur qui, sans problème m’a signé un contrat pour la France.
Avez-vous eu des difficultés lors de votre premier contrat en France ?
Les difficultés, oui j’en ai eu avec mon producteur pour des raisons liées à mon visa. Mon séjour était pour deux mois, par rapport à la durée du travail, le séjour s’est prolongé sur huit mois alors j’en avais marre de me faire passer pour un clandestin. Par finir je me suis vu chassé par mon producteur.
Après tout ce qui s’est passé comment se passe l’atmosphère entre vous et votre producteur ?
A vrai dire, il n’y a aucune rancune entre lui et moi et surtout il ne faudrait pas oublier que c’est grâce à lui que je suis rentré en France et puis c’est un aîné que je respecte beaucoup.
Comment se porte votre carrière musicale ?
Je dirai Allamdoullah, du moment que j’arrive à tout faire sans demander à qui que ce soi.
Quel genre musical faites-vous ?
Mon genre musical est la world musique.
Quelles sont les activités que vous menez en dehors de la musique ?
Je ne mène aucune activité en dehors de la musique. Je ne vis que de la musique.
Etes-vous marié ?
Je l’étais, puisque je suis en cours de divorce.
Quels sont les albums que vous avez sur le marché ?
Le premier album intitulé « Génération »sorti en 1993 comportant six titres ;
Le deuxième album intitulé « Tchètè Musotè »sorti en 1996 composé de quinze titres ;
Le troisième album intitulé « Toubi » qui fait son apparition en 1998 comportant 12 titres ;
Le quatrième album intitulé « Pharaon »sorti en 2005 composé de 12 titres ;
Et enfin le nouvel album « SOS » sorti en 2010 en France dont la dédicace est prévu pour 2011 en France bien sure.
Quels sont vos projets pour l’année 2011 ?
Mes projets sont ; de promouvoir mon nouvel album, repartir en France pour travailler avec mes musiciens, faire la dédicace du nouvel album et si tout se passe bien revenir en Afrique pour procéder à des tournées.
Qui avez-vous comme idole ?
Comme idole j’ai Salif Keita qui est un aîné que j’admire et respecte énormément. Il y a sa voix qui m’inspire beaucoup et c’est même lui qui m’a conseillé de jouer les instruments tout en chantant, conseil que je suis depuis un bout de temps.
Que pensez-vous de la piraterie ?
Le problème de la piraterie concerne non seulement l’union des artistes et producteurs mais également un fort appui du gouvernement pour lutter contre ce mal qui met en péril la carrière artistique de certains artistes.
Safoura T Coulibaly