Nous discutions il y a quelques jours sur tout et rien lorsque la conversation est venue sur les “dangers” d’internet, improprement appelés lors de cette conversation, “risques du virtuel”. J’en ai profité pour égratigner quelques lieux communs.
– “Le “virtuel” (en fait le face à l’ordinateur) isole les gens les uns des autres”. On disait la même chose de la télévision, de la radio et, je suis à peu près certain, des livres qui amenaient le lecteur à s’isoler dans son coin.
– “Avec le «virtuel», on a des relations à distance au lieu de rencontrer physiquement les gens”. Avec le téléphone et le courrier aussi…
– “Les parents devant la télé, les enfants devant l’écran d’ordinateur, que deviennent les relations parents-enfants ?” C’est aux parents qu’il convient de poser la question.
– “Avec Internet, chacun peut rester anonyme et faire et dire n’importe quoi”. Exact, mais l’adresse IP est traçable par la justice, sauf pour les experts en informatique. Cet anonymat est nécessaire et utile aux libertés dans certains pays non-démocratiques. Et puis, les gangsters n’ont pas eu besoin d’Internet pour essayer de rester anonymes.
– “Les enfants, toujours devant l’écran d’ordinateur, ne jouent plus avec leurs copains”. Ils ne peuvent plus descendre jouer dans la rue ou au square. Mettez-les à la campagne avec d’autres enfants et vous verrez s’ils restent devant leur ordinateur.
– “80% des recherches sur Internet portent sur des sites pornographiques”. Outre que le chiffre est très exagéré, cela pose des questions davantage sur la misère sexuelle, affective et intellectuelle de ceux qui se livrent à ces recherches que sur l’outil proprement dit.
- “N’importe qui peut écrire n’importe quoi sur internet, y compris des bobards”. C’est le même problème pour toute information, les précautions habituelles doivent être mises en oeuvre et leurs procédures démocratisées, voire enseignées dès l’école. Si les négationnistes n’ont pas attendu Internet, le numérique ne nous dispensera pas d’être intelligents et de recouper les sources.
J’ai terminé en rajoutant que le numérique ne remplacera rien, ni la lecture ni le cinéma, pas plus que l’automobile n’a remplacé la marche à pied ni que la télévision n’a remplacé la radio. Il va, par contre, prendre une place encore plus grande dans les usages sociaux car la révolution qu’il entraîne est comparable, en son temps, à celle de l’imprimerie.
- “Pour le juge Trévidic, Sarkozy est “un multirécidviste”", NouvelObs. Voir aussi Le Monde.
- “La presse belge raille le président français Nicolas Sarkozy, qui s’est rendu au sommet européen du vendredi 4 février, à Bruxelles, en utilisant pas moins de deux avions : “un Airbus A330 et un Falcon 7X, l’avion d’affaires haut de gamme de l’avionneur Dassault”, selon le journal Le Soir“, NouvelObs.
- Pour les abonnés: “Edgar Morin montre la voie”, Mediapart. ****
- Quelques articles du dossier “Villes numériques” de la revue Urbanisme ,en téléchargement chez le Groupe Chronos.
- “Les classes populaires occupent une place périphérique dans notre économie”, Le Monde. ****