Il est bien dommage qu'une polémique très organisée ait pu faire rage il y a quelques semaines autour de l'aspartame et que les conclusions de l'Anses tombent finalement à plat aujourd'hui. Au milieu de la tornade "Médiator" et de l'annonce maladroite de l'Afssaps concernant la liste des 77 médicaments "mis sous surveillance", toutes ces sirènes (à prendre au sens mythologique également) ont malheureusement créé un climat anxiogène et beaucoup de brouillard.
Concernant l'aspartame, finalement l'Anses ne relève pas de danger dans les études qui ont agité les discussions, surtout pas concernant l'étude italienne, concernant l'étude danoise, l'agence veut bien envisager qu'il pourrait éventuellement avoir intérêt à creuser la question mais sur des bases plus solides (le caractère prématuré des naissances est un peu trop flou et interfère sur le lien avec la consommation de boissons sucrées aux édulcorants).
Un important travail reste à faire sur l'éducation concernant le goût sucré - qu'il provienne de "vrai" ou de "faux" sucre d'ailleurs. L'alimentation doit rester à la fois un élément fondateur de santé, mais également de plaisir, le tout étant de trouver le juste équilibre pour chacun. Au-delà des questions liées au poids, il y a plus largement une composante liée à la "maladie" au sens large, et l'existence des substituts au sucre constitue une solide alternative dans l'ensemble de ces cas.
Néanmoins, le goût sucré comporte ses spécificités et doit être connu et régulé afin de ne pas créer de nouveaux déséquilibres, en raison de croyances qui peuvent être parfois "faussées" par une méconnaissance de l'ensemble des tenants et aboutissants.
Ainsi au plus simple, un produit "allégé" en sucre n'est pas forcément un produit sans calorie, sans graisse, etc.
Afin de développer cette approche et offrir non seulement des clés et une réflexion sur le sujet, l'ObObs initiera prochainement une Commission dédiée au Goût Sucré (qui aura des petites soeurs pour le Goût Salé, l'Activité Physique, etc.).