En France, lors d'un procès pour l'agression d'un homosexuel, contrairement au Tribunal correctionnel, la Cour d'appel a reconnu la circonstance aggravante d'homophobie à la satisfaction des militants associatifs qui interpellent Nicolas Sarkozy.
En novembre 2009, au tribunal d'Orléans, s'était tenue la seconde partie du procès d'une agression d'un homosexuel.
Dans la nuit du 4 au 5 août 2007, un gay s'était fait roué de coups par une dizaine de jeunes hommes, sur un lieu de rencontre gay, situé le long des bords de Loire près du pont de l'Europe.
Trois ont été inculpés dont un mineur au moment des faits.
Aucune insulte n'avait été proférée sur les lieux et les agresseurs ont nié le caractère homophobe de l'agression.
A l'issue d'une première audience, devant le Tribunal pour enfants, en avril 2009, le mineur au moment des faits a été reconnu coupable d'agression en réunion à caractère homophobe et condamné à 4 mois de prison avec sursis et 2 ans de mise à l'épreuve.
Mais si le jugement en première instance des deux agresseurs majeurs a reconnu les faits de violence en réunion, il avait écarté le motif homophobe.
Le Parquet avait fait appel de ce jugement dès le lendemain et les prévenus comparaissaient en novembre 2010.
Le jugement a été rendu le 1er février 2011 et infirme la décision des juges de première instance qui tout en condamnant à 9 mois de prison avec sursis les deux agresseurs majeures avaient écarté la circonstance aggravante liée à l'orientation sexuelle de la victime.
Le Groupe Action Gay et Lesbien-Loiret qui soutenait la victime lors du procès, rappelle ainsi "L'argument majeur de la défense avait été que les agresseurs n'avaient proféré aucune insulte homophobe".
Le GAGL déclare "La Cour d'Appel d'Orléans en a jugé autrement, puisqu'elle a reconnu la circonstance aggravante d'homophobie".
L'association souligne encore "C'était tout l'objet de ce procès qui était de démontrer qu'une bande de jeunes hommes qui s'organisent pour agresser des homosexuels sur un lieu connu par eux comme étant un lieu de rencontres homosexuelles sont, de fait, dans une agression à caractère homophobe".
Le GAGL va plus loin dans son analyse de la décision d'appel demande "solennellement que les décideurs politiques et l'État prennent leurs responsabilités dans la lutte contre les discriminations et notamment l'homophobie dès le plus jeune âge".
Alors que cette décision est rendue la semaine suivant la condamnation des agresseurs de Bruno Wiel, c'est le Président de la République même qui est visé.
Les quatre personnes responsables de l'agression de Bruno Weil qui le 20 juillet 2006 l'emmène de la sortie d'un bar gay parisien dans un parc de Vitry-sur-Seine où il le torture, le sodomise avec un bâton, le brûle et le laisse pour mort, viennent de comparaitre devant les Assises de Créteil et ont été condamnés à des peines de 16 à 20 ans d'emprisonnement.
Bruno Weil avait été retrouvé nu dans un bosquet du parc, dans un état critique. Plongé dans le coma durant quinze jours puis hospitalisé pendant sept mois, il en est ressorti avec des séquelles physiques et psychologiques importantes, dont la perte de l'usage de la parole qu'il a recouvré depuis, après des mois de rééducation.
Le caractère homophobe de l'agression a été reconnue lors du procès.
Bartholomé Girard, président de SOS Homophobie, partie civile au procès, a déclaré à l'issue de ce jugement "Cette peine exemplaire a une signification lourde: on ne minimise plus l'homophobie comme c'était le cas auparavant. L'homosexualité n'est plus considérée comme une déviance".
Au sujet du procès d'Orléans, évoquant "le silence assourdissant du Président de la République, toujours si prompt à réagir sur certaines situations horribles que peuvent vivre ses concitoyens" le GAGL dénonce une hiérarchisation des victimes, ajoutant "Le crime homophobe serait donc destiné à être laissé dans le silence".
Le GAGL présidant la Fédération des associations LGBT indique que dans ce cadre inter-associatif un "plan national de lutte contre l'homophobie" sera proposé aux candidats pour les élections présidentielles de 2012.
Seigneur, fais que soit reconnue l'homophobie.