Le narrateur paternel, devant ce fils décrocheur, le prend en charge et se questionne : qu’est-ce que je peux lui faire faire qui n’est pas une répétition de sa débâcle scolaire ? Il ne lit pas; il déteste les sports. Qu’aime-t-il faire ? Il aime regarder les films. Moi aussi j’aime regarder les films. Je m’étais assez bien débrouillé en tant que critique de cinéma pour une émission de télé.
«Dorénavant la seule éducation que tu devras recevoir sera que tu regardes trois films par semaine avec moi. C’est moi qui choisis. C’est la seule éducation que tu vas recevoir.» Le transit vers l’âge adulte, les relations amoureuses, tumultueuses du jeune homme en cours d’apprentissage, se font avec les Coppola, les Spielberg, les Woody Allen, les Fellini, les Truffaut, les Hitchcock, une relation très étroite entre un père et un fils en naîtra. « Nous avons parlé des années soixante( trop souvent, mais il me laissait faire), de boire mal, de boire bien, de ses copines, Adolf Hitler, Dachau, Richard Nixon, l’infidélité, Truman Capote, désert du Mojave, Suge Knight, le lesbianisme, la cocaïne, le look « héroïne chic », les Backstreet boys, les tatouages, Johnny Carson, le sarcasme, le body building, la longueur du zizi, les acteurs français. »
En flash-back, le narrateur aperçois son fils sous une marquise se rappelle dans une bouffée de nostalgie quasi douloureuse, « ces trois années que lui et moi avons passées, juste nous deux, à regarder les films, à parler sur la véranda, des heures magiques auxquelles un père a rarement droit, si tard dans la vie de son adolescent. Une époque magnifique. Un coup de chance pour nous deux.»
Une autobiographie attendrissante, un propos très intimiste entre ce père cool et cet adolescent récalcitrant, une tranche de vie d’une expérience unique ayant comme toile de fond tous ces chefs d’œuvres cinématographiques qu’on prend plaisir à visionner avec nos deux acteurs.