Star Wars Episode II:
L'Attaque Des Clones.
(réalisé par Georges Lucas)
Bouillie de pixels.
Il y avait de bonnes idées dans ce deuxième opus... Tout d'abord, l'évolution d'Anakin est intéressante, tout comme la poursuite du plan de Palpatine ou le souffle tragique qui règne sur l'intrigue. Seulement, les effets numériques les occultent dangereusement. Dommage.
Des années ont passé. Anakin est à présent un jeune homme. Toujours padawan du maître Jedi Obi-Wan Kenobi, il fait preuve d'une grande maîtrise de la force mais également d'un comportement impulsif. Imbu de sa personne mais soumis à un grand désarroi, il inquiète le conseil. De plus, les temps ne sont pas vraiment à la sérénité. En effet, la guerre civile est proche alors que dans l'ombre Palpatine manipule les différents protagonistes pour parvenir à ses fins.
Tragédie...
Je l'ai déjà dit, savoir comment les choses vont se dérouler confère à cette prélogie un souffle tragique. C'est encore plus prégnant dans cet épisode avec la naissance du couple dont on connait d'avance le funeste destin. Destin, fatalité... J'ai déjà employé ces mots pour la première trilogie. En effet, le tragique y occupait déjà une place importante (parallèle avec Œdipe Roi, rôle de Luke dans l’anéantissement de Vador décidé avant sa naissance...). C'est toujours le cas ici mais d'une manière différente. La fatalité est externe à l'histoire. Les personnages n'en ont pas conscience car ils sont maîtres de leurs destins (Anakin choisira par lui-même le côté obscur). Non, dans cette seconde trilogie le spectateur est comme les divinités grecques qui s'amusent des aventures des hommes sans que ces derniers ne s'en rendent compte. Ils connaissent le futur et supportent pour les personnages le poids du destin. On peut également établir un parallèle avec Roméo et Juliette pour les amants maudits.
...Politique...
Le politique est au centre de la trilogie, je l'ai déjà évoqué. Dans cet épisode, on y voit plus clair dans le plan de Palpatine. Il est partisan de l'action et de la force. Il veut la paix, tout comme les Jedi, mais est prêt à sacrifier la démocratie pour cela. Ce combat politique symbolise l'opposition entre les deux côtés de la Force. Les Jedi sont les gentils de l'histoire mais c'est en partie de leur faute si la République prend fin. Ils caractérisent l'immobilisme de ce régime politique. Ils subissent chacun des évènements, ils n'en sont pas acteurs. Et c'est là toute la force de l’œuvre de Lucas. Le message est clair d'autant que c'est une Vérité historique. Lorsque le Bien (entendez les pouvoirs légitimes et démocratiques) reste embourbé et se refuse à agir par indécision, on observe un grand affaiblissement du régime. C'est vrai pour Rome, comme pour l'Allemagne d'après guerre. Il en résulte une montée en puissance du Mal (entendez des ambitions personnelles) qui pense que par son action le redressement de la situation sera plus efficace. Peu importe le nom: Hitler ou Palpatine. Et bien que ce soit réellement efficace au début (la fin de l'épisode III le montrera clairement), ce n'est que plus tard que l'on constate les bourdes qu'on a commis en laissant de telles ambitieux jouer avec le pouvoir (hélas la première trilogie ne le montre pas clairement). Au final, Star Wars montre le danger qui menace chaque démocratie: l'inaction.
Pour en revenir aux évènements, dans le premier épisode, Palpatine utilisait l'avidité de la fédération du commerce pour parvenir au poste de chancelier. Dans celui-ci, il manipule tous les séparatistes qu'il a réuni sous le commandement de son disciple, le compte Dooku. Son but étant que le sénat lui attribue les pleins pouvoirs afin qu'il puisse mettre en service l'armée de clones qu'il a fait créer en secret. Il est intéressant de noter qu'il prend le pouvoir de manière démocratique (tout comme Hitler). Il fomente donc l'assassinat de Padmée Amidala qui s'oppose à la guerre. Un plan subtil.
…et effets TRES spéciaux.
C'est là que le bat blesse. Les effets spéciaux sont clairement le point noir du film. Si ceux de la première trilogie ont pris un sacré coup de vieux, ce n'est rien en comparaison des deux premiers opus de celle qui nous intéresse actuellement. C'est paradoxal. En optant pour le tout numérique (rare sont les scènes sans effets de ce genre), Lucas a décrédibilisé son univers. On n'y croit pas car ils ont très mal vieilli. On a l'impression que les personnages évoluent dans des décors factices (exactement comme dans le remake de la série V). Déstabilisant et dommageable.
Au final, l'histoire est bonne mais les effets spéciaux, qui accusent le poids des ans et l'évolution exponentielle dans ce domaine, privent l'épisode d'une partie de son charme. Dommage.
Les+ :
- Intrigue politique.
- Souffle tragique.
- Mise en retrait de Jar Jar.
Les- :
- Les effets spéciaux ont très très mal vieillis.
- romance un brin naïve.
Note: