Magazine Le vin

Billet d’humeur

Publié le 07 février 2011 par Bacchuswine

Bonjour à toutes et à tous !

Pour ce premier billet de l’année 2011, nous tenons tout d’abord à vous souhaiter une bonne année, un peu tardivement certes ! Qu’elle vous apporte bonheur et ivresse (mais pas trop).

A l’approche de la Saint Valentin, nos âmes de poètes se réveillent ! Nous allons vous présenter un poème, mais pas n’importe lequel, il s’agit ici d’un poème qui s’intitule « L’Âme du Vin » de Charles Baudelaire.

Inutile d’en dire plus, nous vous laissons savourer…

L’Âme du Vin

Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles :

«Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,

Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,

Un chant plein de lumière et de fraternité !

Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,

De peine, de sueur et de soleil cuisant

Pour engendrer ma vie et pour me donner l’âme;

Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,

Car j’éprouve une joie immense quand je tombe

Dans le gosier d’un homme usé par ses travaux,

Et sa chaude poitrine est une douce tombe

Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.

Entends-tu retentir les refrains des dimanches

Et l’espoir qui gazouille en mon sein palpitant ?

Les coudes sur la table et retroussant tes manches,

Tu me glorifieras et tu seras content ;

J’allumerai les yeux de ta femme ravie ;

À ton fils je rendrai sa force et ses couleurs

Et serai pour ce frêle athlète de la vie

L’huile qui raffermit les muscles des lutteurs.

En toi je tomberai, végétale ambroisie,

Grain précieux jeté par l’éternel Semeur,

Pour que de notre amour naisse la poésie

Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur !»

Charles Baudelaire

Ce magnifique poème extrait des Fleurs du Mal, magnifiant le vin, rejoint un courant de pensée du début du XXème siècle faisant l’apologie contrastée de « l’alcool » et illustre bien l’ambiguïté qui existe autour de cette substance encore aujourd’hui. 

Comme nous l’évoquions dans notre article sur le rétro marketing : Autrefois les pouvoirs publics tout comme la pensée générale, « régulaient » en quelque sorte la consommation d’alcool, tout en en faisant son éloge…

Rabelais décrira l’ivresse comme seule vrai façon d’aborder le monde et la vie… Ça peut faire grincer des dents !

Notre avis sur le sujet ?

Amusons nous, profitons de la vie, mais restons responsable J

Billet d’humeur

Bonne Saint Valentin !


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