Définir le bayrouisme

Lu chez l'Hérétique, un point de vue dans lequel je me retrouve. Tellement que je le reproduis (legèrement édité) plus bas. Le sujet : qui est vraiment Bayrou ?

Par la pondération de ses points de vue, François Bayrou est bien un centriste – pourtant les thèmes qu’il choisit pour avancer ne le sont pas. Indépendance des médias, posture tribunicienne, espace central articulé autour d'un parti centriste, éducation et culture au cœur du projet politique, Europe forte de ses nations, séparation radicale des pouvoirs : autant de thèmes pas vraiment d'essence centriste. (D'ailleurs, disons le : les centristes « pur jus » ne fonctionnent justement pas par thématiques fortes ; ils se contentent d'ajuster l'existant).

Si le positionnement du MoDem apparaît social-libéral (pensons à John Stuart Mill ou à Amartya Sen), celui de François Bayrou est plus complexe. C'est un démocrate-chrétien d'obédience centriste, fortement influencé par le personnalisme, mais, qui in fine se trouve à la tête d'un parti social-libéral. Une sacrée macédoine. Parmi ses proches, certains se rattachent au libéralisme, d'autres sont un peu inclassables.

Bien qu'éprouvant de la sympathie pour les centristes en général, j'ai toujours recherché quelqu'un qui, plutôt qu’être prêt à aménager ses convictions, défend des positions fortes. Selon moi, c'est cela même qui fait de François Bayrou un centriste tout à fait à part : le refus catégorique de toute forme de compromission – un goût pour une certaine forme de pureté.

D’une certaine manière, François Bayrou accomplit l'esprit du centrisme par une figure emblématique, celle du centriste historique, celle l'honnête homme, de l'homme de bien – celle des boni viri dont parlait Cicéron.

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