Dehors, il fait beau, et pourtant…
La lumière tamisée de la chambre ne suffit pas à effacer
la honte envahissante qui s'empare de moi et chaque instant de solitude.
Le soleil pointe à l'horizon,
astre vivant et magistral, comme le mal personnifié
par l'horreur de cette nuit ancrée là, tout au fond de mon esprit.
Des enfants crient sous les fenêtres.
Leurs jeux résonnent dans ma tête comme des coups reçus en plein visage,
une torture inébranlable.
Dehors, il fait beau, et pourtant…
Le désir de vivre s'éloigne de moi, les gouttes d'eau qui glissent sur ma peau
ne peuvent gommer son odeur gravée en moi à tout jamais.
Je ferme les yeux et j'aperçois
ses yeux de loup me dévorer,
ses bras immenses m'envelopper dans un linceul immaculé.
Perché sur un fil entre la vie et la mort,
Je scrute mon avenir sans pouvoir distinguer autre chose
que le vide abyssal qui m'entraîne vers le néant.
Dehors, il fait beau, et pourtant…
Je ne peux me résigner à oublier la fatalité meurtrière qui s'est abattue sur moi.
Cet instant hors du temps où le viol m'a paralysé comme la piqûre d'un serpent à la gorge.
Dehors, il fait beau ;
J'absorbe une dernière dose salvatrice.
Le temps se couvre, je ferme les yeux pour mieux oublier et découvrir enfin…
La lumière éternelle.